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 Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian]

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Juliet-Lila S. Davidson

Juliet-Lila S. Davidson
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MessageSujet: Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] EmptyLun 21 Nov - 7:51

Cassian & Juliet
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Parce que notre histoire est gravée en moi

Je commençais à m’habituer à ma nouvelle vie ici, à Auckland. J’étais là depuis peu de temps certes, quelques semaines tout au plus, mais je me plaisais vraiment et j’étais persuadée que les choses iraient de mieux en mieux. M’être éloignée de San Francisco me faisait un bien fou, et je faisais de moins en moins de cauchemars. Mes nuits recommençaient à être paisibles et mes journées étaient du coup plus agréables. Le campus d’Auckland était vraiment bien et je prenais même plaisir à aller en cours. Je m’étais fait des amis, et j’avais même retrouvé Dwayne, un des mecs de la bande de Cassian, que j’avais déjà rencontré il y a cinq ans. Mes retrouvailles avec lui avaient été chaleureuses et c’était comme si nous ne nous étions jamais quittés. Nous avions vite retrouvés notre complicité et ça m’avait fait vraiment du bien de tomber sur un visage familier ici, à l’autre bout du monde. Je me sentais moins perdue, moins étrangère. Plus les jours passaient et plus je sentais que ma place était ici, et qu’en partant à Auckland, j’avais fait le bon choix. A vrai dire, il ne manquait qu’une chose à mon bonheur : Cassian. J’ai toujours eu l’habitude pendant ces cinq ans de continuer de penser à lui, mais depuis que j’étais ici, c’était exacerbé. Il suffisait que je me balade sur la plage pour que des images de lui, de nous me reviennent en tête. Certains endroits me paraissaient presque encore habités de sa présence, et je pouvais presque l’imaginer tel un fantôme errant dans les rues d’Auckland. Il me manquait terriblement et venir ici n’avait pas arrangé les choses. J’avais déterré le passé et je devais l’assumer. Après tout, c’était moi qui avais choisi de venir ici. Je savais que ça ne serait pas facile, que je penserais forcément plus à lui que quand j’étais à San Francisco. Mais certains soirs, je ressentais comme un coup au cœur quand des images de nous me revenaient en tête sans même que je le veuille. Je me demandais pourquoi il me marquait autant. Après tout, notre histoire n’avait duré que deux petits mois. Certes, c’était intense pour moi. C’était mon premier amour. Mais, je ne comprenais pas pourquoi je m’accrochais à cette histoire aussi fort. Comme si Cassian pouvait être le seul homme que j’aimerais. Comme si j’étais bien incapable d’aimer quelqu’un d’autre, ni même de pouvoir ouvrir mon cœur à un autre que lui.

C’est pour ça qu’en rentrant chez moi aujourd’hui, après ma longue journée de cours, j’étais décidée à faire quelque chose. Je ne pouvais pas continuer comme ça. Dwayne m’avait dit que Cassian était toujours à Auckland et qu’aux dernières nouvelles, il était journaliste. Je savais très bien où se trouvait le journal local mais quand je vis qu’il était déjà presque 19h, je me dis que c’était peut-être un peu tard pour aller là-bas. En plus, ça serait terriblement gênant de le voir devant tous ses collègues. Je ne savais pas du tout comment il réagirait, et pire encore, s’il me reconnaîtrait. Dwayne m’avait bien reconnu lui, après même un accident de voiture et de graves troubles de la mémoire, mais qu’en était-il de Cassian ? Se souvenait-il de cette petite blondinette que j’étais et qu’il avait embrassée un soir sur la plage ? J’en doutais mais je devais le revoir. Je n’avais que cette certitude-là, et j’allais tout faire pour. Alors, une fois débarrassée de mes affaires de cours, je m’installais devant mon PC et l’allumai. Je trépignai pendant le chargement du bureau d’accueil, impatiente et nerveuse en même temps. Je ne savais pas vraiment ce que je devais chercher mais j’allais m’y mettre sérieusement. Je lançais le moteur de recherche et tapai son nom, Cassian Robert Petterson. Facebook, twitter, … Cassian était un mec online. Comme moi. Je n’avais jamais osé l’ajouter sur facebook et je ne voulais pas reprendre contact comme ça. C’était trop froid, trop impersonnel. Je voulais le voir. Il fallait que je le voie. Peut-être que je me rendrais compte que finalement, je l’avais idéalisé. Sûrement même. Un lien me redirigeait vers le site officiel du journal d’Auckland, et par curiosité, j’y jetais un œil. On pouvait lire certains de ses articles et je m’y attardais un peu, admirant son style. Il avait toujours voulu être journaliste. Bon, reporter surtout. Mais, il avait quand même réussi à réaliser en partie son rêve et c’était le principal. Je retournai en arrière, aux résultats de la recherche, jetant un rapide coup d’œil aux liens proposés. Mais rien ne pouvait m’indiquer où le trouver. Je soupirai. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Un éclair de lucidité me frappa soudain. On avait déposé un annuaire hier. Je l’avais rangé en vrac, me disant que je ne m’en servirais sûrement pas mais peut-être qu’il allait m’aider plus que je ne le pensais. Après tout, parfois les vieilles méthodes sont les meilleures ! Surtout quand même Internet ne peut nous aider. Je me précipitai dans le salon, et farfouillai rapidement dans un meuble où j’avais mis pas mal de trucs en vrac et en sortit victorieusement le fameux annuaire. En espérant que son adresse y figure, qu’il ne soit pas un de ces paranos qui ne veut pas afficher ses coordonnées n’importe où. Je passais rapidement les pages, arrivant enfin au PE. Avec mon doigt je déchiffrais les noms rapidement quand enfin je trouvais ce que je cherchais. Petterson. Il n’y en avait pas qu’un bien évidemment. Elizabeth Petterson. Jack Petterson. Samuel Petterson. Un déclic dans ma tête, c’était peut-être lui. Je savais qu’il avait deux prénoms : Samuel et Cassian. Samuel, comme son père qu’il ne voyait plus. Je secouai la tête, c’était peut-être son père. Je remontai mon doigt pour vérifier et enfin le trouvai. Cassian R. Petterson. A n’en pas douter, c’était lui. Je regardai rapidement l’adresse et la notai dans les brouillons de mon téléphone et refermai l’annuaire avec un petit sourire. Je pouvais aller le voir. Je me demandais s’il n’était pas trop tard pour ça. Le temps que j’arrive, il serait presque 20h. Mais tant pis, maintenant que j’avais son adresse, je ne pouvais pas attendre un jour de plus. J’avais toujours été une fille impatiente. Je me dépêchai de retourner sur internet afin de vérifier où ça se trouvait et surtout comment y aller. Je n’avais qu’un vélo pour l’instant mais c’était mieux que rien ! Il me fallait une petite demi-heure à pied donc quinze bonnes minutes en vélo, nickel. Je filais rapidement dans ma chambre et m’observais dans le miroir. Bon, j’étais habillée plutôt simplement, un jean noir et un petit pull vert eau qui mettait en valeur mon regard clair. Pas la peine d’en faire trois tonnes de toute façon. Je passais rapidement par la salle de bains, me brossant les cheveux et me rafraîchissant un peu. J’avais envie d’être jolie pour mes retrouvailles avec lui. Je sentais mon cœur qui battait à tout rompre, j’étais plus que nerveuse à l’idée de le revoir. Et s’il était avec une femme ? Et s’il ne me reconnaissait pas du tout même après lui avoir dit qui j’étais ? Et s’il n’avait aucune envie de me revoir ? Une tonne de questions se bousculaient et je faillis renoncer, me disant que c’était stupide. Mais si je ne le faisais pas, je le regretterais. Je m’encourageais donc mentalement, et me dépêchais de mettre un manteau et d’enfiler mes bottes noires avant de sortir de chez moi. La nuit était déjà tombée, et il faisait frais. J’enfourchais mon vélo. Je pédalais tranquillement, n’ayant pas envie d’arriver rouge comme une pivoine et essoufflée par trop d’efforts. J’avais mémorisé la route en regardant le plan, heureusement pour moi que j’avais un bon sens de l’orientation car je devais avouer que les rues se ressemblaient assez. Il habitait le quartier de Newton et je commençais à bien connaître ce lieu car j’y passais pas mal de temps après les cours avec d’autres étudiants. Finalement, j’arrivais au lieu dit. C’était un bel immeuble, et je le voyais bien habiter là-dedans. Je mis pied à terre et attachais mon vélo à un lampadaire avant de m’approcher de la porte cochère. Il y avait un code. Shit … Je n’avais pas prévu ça. Je soupirais, me demandant quoi faire. Je levai le regard, regardant les fenêtres comme si je pouvais l’apercevoir lorsqu’un bruit me fit sursauter. Un voisin sortait. J’en profitais pour me glisser dans l’entrebâillement. Ouf, premier obstacle surmonté ! Les boîtes aux lettres étaient là, et je cherchais donc son nom pour trouver l’étage. 1er étage gauche. Ok. Je poussais la deuxième porte qui était heureusement accessible sans que j’aie besoin d’un code et je grimpais l’escalier nerveusement. J’approchais du but et je me sentais de plus en plus stressée. Encore pire qu’avant un examen important. J’essayais de me calmer, inspirant profondément. J’arrivais finalement devant sa porte. Je restais là un moment, regardant la porte avec une petite moue perplexe. J’avais fait tout ce chemin mais je n’étais plus sûre d’avoir envie d’y aller. J’avais tellement peur. Peur qu’il me rejette, peur qu’il m’ait juste oubliée. Mais, je devais aller jusqu’au bout. Alors, après avoir inspiré une nouvelle fois, je frappais plusieurs coups à sa porte et attendis …
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S. Cassian Petterson

S. Cassian Petterson
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MessageSujet: Re: Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] EmptyMar 22 Nov - 22:18


Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire


(c) Alison

Juliet-Lila Savannah Davidson & Samuel Cassian Petterson


    Cassian était du genre lève-tôt. Pour le coucher, il fallait avouer, cela dépendait des jours. Il lui arrivait de se coucher très tôt comme très tard et ce peu importe l'heure à laquelle il devait se lever. Le jeune homme était quelqu'un de très professionnel alors il ne rigolait pas avec le travail, il était toujours ponctuel, toujours sérieux. Et aujourd'hui n'allait pas déroger à la règle puisqu'il était debout dès six heures trente du matin. Il avait donc filé dans la cuisine afin de prendre son petit-déjeuner ; tartines grillées, café sucré -pardon, ultra sucré- et un verre de jus multivitaminé -et bien oui, quand certains prenaient du jus d'orange, Cassian, lui, préférait le jus de fruits multivitaminé-. Une fois son petit-déj' pris, il avait rapidement mis sa vaisselle dans la machine et s'était rendu dans la salle de bain. Douche prise, il enfila un costume noir. Le jeune journaliste qu'il était devenu se disait qu'il se devait d'être élégant et quoi de mieux qu'un costume pour cela ? Il glissa son Blackberry dans sa poche et une demie-heure plus tard, il était parti pour le boulot. Il fallait terminer les derniers détails du magazine pour lequel il travaillait pour l'envoyer à l'imprimerie. Il avait également une réunion de prévu pour le journal local. Soit, une journée plutôt banale en somme. Banale si il n'avait pas eu le malheur de fouiller dans les dossiers de son ordinateur portable qu'il avait exceptionnellement emmené car son ordinateur de boulot était en panne et que le réparateur devait venir le lendemain. Vous allez me dire, et alors ? Quel importance y a t-il à ce qu'il ait fouillé dans son propre ordinateur ? Et bien, la raison est simple, Cassian est un homme aimant garder des souvenirs, et cela comprenait les photos. Il tomba sur une photo de son été deux mil six. Une photo de lui et d'une petite blondinette souriante. Tout un tas de souvenirs lui étaient alors remontés en tête, comme leur premier baiser, comme la douceur de sa peau, ou encore le son de son rire, sa voix. Il arrivait à se souvenir de sa voix, il n'en revenait pas. Enfin, c'était le passé. Et il fallait vraiment qu'il oublie. Il se souvenait de la façon dont il l'avait quittée et il devait avouer qu'il avait été particulièrement blessant avec la jeune femme. C'était à ce moment qu'il avait appris qu'il mentait plutôt bien. Le jeune homme ferma la fenêtre de la photo, et prit son Blackberry. Dans son répertoire, il alla jusqu'à Lya.

      « Salut, ptite sœur ! » Cassian sourit. « Hey, je comptais t'appeler, je serais là vers vingt heure ce soir. » Elle s'arrêta avant de reprendre immédiatement après. « Mais attends, tu m'appelles jamais sans raison. Qu'est-ce qu'il y a Cass' ? » Le ton de voix d'Amélya était mi-surpris, mi-inquiet. Évidemment, elle le connaissait par cœur, et elle se doutait qu'il voulait lui dire quelque chose d'important ou non. Tout du moins, elle savait que si il avait quelque chose à confier, c'était à elle qu'il le ferait. « J'suis tombé sur une photo d'elle et moi... » Un silence régna. Apparemment, Amélya attendait la suite. « De... Lila. » Il entendit un soupir. « Bien sûr de Lila... tu n'as jamais été amoureux d'une autre même si tu refuses de l'admettre. » Cassian était prêt à répliquer quand un de ses collègues toqua et entra dans son bureau. « Cassian, on a besoin de toi. » Ce dernier hocha la tête en signe d'affirmation tout en disant dans le combiné. « J'dois y aller. » Sa petite sœur répondit par un très ironique « Ouais, c'est ça. T'as de la chance. »


    Cassian alla alors voir pourquoi ils avaient besoin de lui. Une mini-réunion s'était donc organisée jusqu'à son horaire de fin de journée, c'est à dire dix-sept heure trente. Il retourna dans son bureau récupéré son ordinateur puis il se dirigea vers la parking où était garée sa voiture. Il arriva rapidement chez lui. Il était alors dix-huit heures. Le jeune homme se sentait fatigué alors, à peine ses chaussures enlevées, il s'affala sur son sofa et alluma la télévision. Il s'endormit quelques minutes plus tard à peine. Il fut réveillé à vingt heures par la sonnerie de son téléphone.

      « C'est Amélya, je vais rentrer tard ce soir, je vais chez ma meilleure amie. » Cassian soupira. Il n'aimait pas voir sa sœur dehors. « Tu vas chez ta meilleure amie ou vous sortez je ne sais où ? » Il entendit sa sœur souffler mais il devinait très bien son sourire. Parfois elle s'énervait du comportement trop protecteur de son frère mais finalement elle adorait ça parce qu'il était la seule famille qui lui restait et savoir que son grand frère la protégeait et l'aimait comme il le faisait, ça lui faisait du bien. « Cass', on va chez elle, d'accord ? T'inquiètes pas ! Et puis, tu sais, j'ai plus quinze ans, j'en ai vingt-deux maintenant. » Avant que le jeune homme n'ait pu répondre, il perçut des cris frappés à la porte. « Quelqu'un frappe » Il se leva et alla ouvrir. Lorsqu'il découvrit face à lui une petite blonde, il resta bouche bée quelques secondes avant d'entendre dans son oreille. « Cass' ? T'es toujours là ? » Cassian fixait la jeune femme face à lui, et répondit d'une voix vague. « Lya, j'te laisse, elle est là. Fais attention à toi. » Le journaliste avait pris soin de ne pas prononcer le prénom de la blondinette mais en éloignant le téléphone de son oreille pour raccrocher, il crut entendre sa sœur crier un « Quoi ? Lila est là ? » Cassian fourra son mobile dans sa poche une fois qu'il eut appuyé sur la touche pour raccrocher. Il essaya de prendre le ton le plus détaché possible. « Lila... qu'est-ce que tu fais ici ? »


    Par « ici », Cassian entendait Auckland mais surtout devant sa porte. Cela faisait presque cinq ans et demi qu'ils ne s'étaient pas vus... cinq ans et demi de silence. Cinq ans et demi, c'était extrêmement long. Elle n'avait pas changé. Et il ne savait pas si c'était un avantage... En effet, il se souvenait très bien de la première fois qu'il avait croisé son regard. C'était le jour de son anniversaire, le sept juillet deux mil dix. Il était immédiatement tombé sous le charme de cette blondinette de trois ans sa cadette. Ils avaient passé deux mois exceptionnels ensemble. Et puis, elle avait du rentrer chez elle, à San Francisco. À l'autre bout du monde pour Cassian. Et, pour quelqu'un qui ne croit pas en l'amour, c'était impossible de rester avec elle. Il se souvient qu'il l'avait larguée de manière plutôt blessante, lui disant qu'elle n'avait été qu'une amourette, qu'elle ne comptait pas pour lui. Il pensait qu'elle le connaissait plutôt bien mais elle n'avait pas perçu le mensonge dans sa voix, dans ses yeux. Bien sûr que ce n'était pas une simple amourette, bien sûr qu'elle comptait pour lui. Jamais aucune fille n'avait compté comme ça pour lui. L'amour, non, il n'y croyait toujours pas. En tout cas, ce serait mentir que de dire que l'espace de deux mois, il n'y avait pas cru. Parce qu'en vérité, l'espace de deux mois, il avait eu l'impression de se sentir vivant. La revoir sur le pas de sa porte, c'était un choc. Mais passé le choc, il sentait son cœur battre, battre comme il n'avait plus battu depuis cinq ans et demi. Oui, il n'avait jamais essayé de reprendre contact avec elle, il voulait tout simplement l'oublier. Il se posait une question à présent : était-elle là pour des vacances encore ou habitait-elle à Auckland aujourd'hui ? Et si elle y habitait, est-ce que ça changerait quelque chose entre eux ? Est-ce que tout pourrait redevenir comme cinq ans en arrière ? N'importe quoi se dit alors Cassian. Elle devait sans doute l'avoir oublié, du moins, elle devait sans doute avoir oublié les sentiments qu'elle avait pu éprouver pour lui. Elle venait sans doute le voir comme simple visite de courtoisie. Aussi jolie qu'elle était, Cassian ne doutait pas qu'elle devait avoir un petit-ami. Un petit-ami qui n'avait pas peur de lui dire « je t'aime ». Mais, au final, sachant ce qu'il s'était passé dans la journée, le fait qu'elle était là, devant ses yeux, était une drôle de coïncidence.


Dernière édition par S. Cassian Petterson le Mar 29 Nov - 15:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] EmptyMer 23 Nov - 7:56

Cassian & Juliet
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Parce que notre histoire est gravée en moi

Me retrouver devant la porte de Cassian là tout de suite me semblait maintenant totalement stupide. Qu’est-ce qu’il m’était passé par la tête ? Même si ça me semblait être une excellente idée lorsque j’étais en train de pédaler ou encore lorsque je cherchais son adresse, maintenant que j’étais là, devant sa porte, je me sentais comme une idiote. Qu’allait-il penser en me voyant là ? Que je n’étais qu’une jeune femme totalement pathétique qui ne pouvait s’empêcher de pense à lui alors qu’il m’avait clairement fait comprendre que je n’avais été qu’une simple histoire de plus pour lui alors que ça avait été ma grande histoire à moi ? Allait-il au moins se souvenir de moi ? Et s’il me fermait la porte au nez ? Mes pensées s’emballaient, et je sentais mon cœur qui battait à tout rompre. Mais c’était trop tard, les dés étaient lancés, j’avais frappé et après quelques instants de silence, je perçus de l’agitation à l’intérieur de l’appartement. Il était là. Je ne pouvais plus reculer maintenant. Je pris une grande inspiration, et me passais rapidement la main dans mes cheveux pour me recoiffer. J’étais nerveuse et j’espérais qu’il ne le remarque pas. Ma visite était déjà assez bizarre comme ça pour qu’en plus, il constate mon trouble, mon agitation intérieure. Je priais pour qu’il soit seul, me disant que j’atteindrais le paroxysme de la honte s’il était avec une femme. Qu’est-ce que je trouverais à lui dire ? Comment me présenterait-il à elle ? « Tiens, voici euh … une fille que j’ai rencontré il y a 5 ans. » Cela semblerait très …étrange ! Je me demandais s’il se souvenait de moi, de notre histoire mais je n’eus pas le temps d’approfondir ma réflexion, la porte s’ouvrant laissant apparaître Cassian. Mon Cassian. Celui à qui je pensais depuis cinq ans sans parvenir à l’oublier, à le chasser de mon esprit. Mon cœur s’arrêta de battre un instant, et je restai là à le dévisager. Il était toujours aussi beau, voire encore plus beau. Son visage était celui d’un homme maintenant, mais il avait le même charme qui m’avait frappée de plein fouet il y a cinq ans. J’étais comme surprise de le voir alors que pourtant, je savais exactement que j’étais là pour ça. Mais, c’est bête, je ne m’attendais pas à ressentir la même chose qu’il y a cinq ans. Peut-être que j’avais espéré que le voir me ferait prendre conscience que je l’idéalisais, que je ne ressentais peut-être pas grand-chose pour lui. Mais non. C’était tout le contraire. La vague de chaleur qui m’inonda et les étincelles qui me parcouraient montrait que j’étais toujours aussi sensible à son charme ravageur. Lui aussi semblait surpris de me voir, et il resta là à me contempler pendant un moment. Il avait le téléphone à l’oreille, et il mit un moment avant de répondre. J’entendais une voix féminine à l’autre bout du fil, mais je ne parvenais pas à entendre ce qu’elle disait. Presque jalouse, je me demandais qui ça pouvait être, lorsqu’il répondit de lui-même à ma question. « Lya, j'te laisse, elle est là. Fais attention à toi. » Lya. Je présumais qu’il parlait donc à Amelya. Sa sœur. Une adorable jeune fille de mon âge avec qui je m’étais tout de suite bien entendue. Je savais qu’elle m’adorait, et elle m’avait dit, lors d’une soirée autour d’un feu, que j’étais la seule nana bien qu’il avait fréquentée jusque-là. Mais ce qui m’avait étonné dans la phrase qu’il venait de prononcer à voix basse était le « elle est là ». Je n’étais pas sûre d’avoir bien entendu mais cette phrase me laissait perplexe. Elle est là. Comme s’il m’attendait, comme s’il savait que j’allais le voir ce soir. Peut-être que j’avais mal entendu. Sûrement même. Il raccrocha et rangea son téléphone dans sa poche avant de me regarder de nouveau. C’était comme s’il venait de voir un fantôme. Non, clairement, il ne s’attendait pas à ma visite, j’avais du mal comprendre ce qu’il disait. Le silence qui s’installait entre nous devenait gênant, on se contemplait et je ne savais pas quoi dire. J’avais trouvé le courage de venir jusqu’ici, de frapper à sa porte mais d’un coup, je me dégonflais. Je ne savais pas quels mots prononcer, quoi lui dire. Heureusement, il mit fin à ce silence. « Lila... qu'est-ce que tu fais ici ? » Je voyais à son regard perplexe qu’il ne s’attendait pas à me revoir un jour et que ma présence ici était une réelle surprise pour lui. J’aurais pensé que Dwayne l’aurait prévenu même si je lui avais demandé de ne pas le faire. J’avais besoin d’être prête à le revoir avant qu’il ne soit au courant de ma présence à Auckland. J’avais eu envie de faire les choses à ma manière, mais je me disais que finalement, j’aurais dû me contenter d’une invitation sur facebook. Pourquoi n’avais-je pas fait comme ces milliers de gens qui chaque jour reprennent contact avec un(e) ex, un(e) ami(e) perdu(e) de vue, un(e) personne qu’ils aiment en secret. Non, j’avais voulu me la jouer original et me pointer chez lui comme ça. Sauf que maintenant, je me sentais vraiment mal à l’aise. Rassurée cependant parce qu’il se rappelait de moi, de mon prénom mais mal à l’aise quand même. Je lui adressais un sourire timide, me flagellant mentalement de mon audace qui m’avait poussée à venir ici. Moi qui était toujours très raisonnable, qui réfléchissait à deux fois avant d’agir, je n’avais écouté que mon cœur et m’étais précipitée sans même penser aux conséquences. Bon, de toute façon, j’étais là, il se souvenait de moi et ne semblait pas énervé de me trouver sur le pas de sa porte. Autant se lancer. « Je suis à Auckland depuis quelques semaines, et j’ai pensé que ça serait sympa de te revoir.» Ne surtout pas lui dire que je crevais d’envie de le revoir depuis l’instant même où je l’avais quitté. Ne surtout pas trop m’impliquer. Juste me montrer dégagée, détendue. Presqu’indifférente, mais pas trop, il se demanderait sinon pourquoi prendre la peine de venir jusqu’à chez lui et ne pas m’être contentée de passer un coup de fil. « J’ai croisé Dwayne sur la plage peu après mon arrivée ici, et du coup, j’ai pensé à toi. Je me demandais ce que tu étais devenu, si tu vivais ici. Alors, j’ai cherché ton adresse et me voilà… » Je lui fis un sourire plus assuré cette fois, et jouais nerveusement avec mon sautoir. « J’espère que je ne te dérange pas.»
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MessageSujet: Re: Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] EmptyMar 29 Nov - 15:54

    Juliet-Lila Savannah Davidson ou la seule fille que Samuel Cassian Robert Petterson ait aimé de sa vie. Il devinait déjà le sourire d'Amélya et il devinait également déjà ce qu'elle allait lui dire dès qu'elle serait de retour chez eux. Ce serait à base de « oh mais c'est génial » et de « il faut absolument que tu lui dises que tu l'aimes et que tu l'as jamais oubliée » ou encore de « tu imagines si elle habite là, tu pourras enfin faire déguerpir cet attitude de petit con que tu as avec les filles. ». Cassian était du genre sex friend et toutes ces conneries là, ce qui n'était pas totalement du goût d'Amélya. Finalement, parfois il se demandait lequel des deux s'inquiétait le plus pour l'autre et surtout lequel des deux était le plus protecteur. À croire que c'était elle qui était tombé amoureuse de Juliet-Lila et pas lui. Non pas qu'il en était amoureux... bon d'accord, il n'y avait que lui pour croire qu'il n'en était pas amoureux. Que voulez-vous, l'amour est aveugle ou il ne l'est pas ? Je serais plus d'avis à dire que Cassian était aveugle. Enfin, en tout cas, pas aveugle pour voir à quel point la blondinette était jolie. Il se souvenait comme si c'était hier de la première fois qu'il l'avait vue mais, sans conteste, il se souviendrait également de la première fois où il l'avait revue. Finalement, en cinq ans, elle n'avait pas tellement changé. Elle faisait plus femme, mais avait tout de même encore cette bouille enfantine. Ses yeux... elle avait toujours les mêmes yeux. À dire vrai, c'était ce que Cassian préférait chez elle. Il se souvenait qu'il aimait la regarder dans les yeux parce qu'elle avait un tel regard qu'il ne pouvait pas se défaire. Finalement, avant ce soir, avant qu'elle ne débarque chez lui, il ne s'était jamais rendu compte à quel point elle lui manquait. Tout chez elle lui avait manqué. Inconsciemment, il se disait que si elle avait été là il y a deux mois, la perte de sa mère aurait été moins lourde pour lui. Bien sûr, il avait beaucoup d'amis qui le soutenait, il avait Kevin, son meilleur ami depuis toujours, et puis c'était sans compter sur sa petite sœur, qui était à présent sa seule famille. Mais, Lila, c'était différent. Il y a cinq ans, il s'ouvrait à elle avec une telle facilité, ce n'était pas donné à tout le monde. À l'époque, Amélya n'était pas la seule à pouvoir prétendre connaître Cassian et ses secrets. Depuis, cinq ans étaient passés, et il était devenu journaliste, avait collectionné les conquêtes, avait son propre appartement, gagnait bien sa vie, sortait, et puis il avait perdu sa mère. Sa vie se résumait à ça depuis un mois et demi, à la perte de sa mère. Amélya avait réussi à le sortir de l'appartement, à le forcer à vivre mais il n'était plus vraiment le même. Ce soir, il se sentait de nouveau respirer. C'était difficile à expliquer. Seulement, elle n'était pas là pour qu'il lui raconte sa peine, alors il la fixait, sans rien dire, attendant qu'elle ouvre la bouche.

      « Je suis à Auckland depuis quelques semaines, et j’ai pensé que ça serait sympa de te revoir. » Sympa dans quel sens ? Dans le sens « eh, et si j'allais voir ce salopard qui m'a brisé le cœur pour lui dire à quel point je suis heureuse sans lui maintenant » ou dans le sens « cette ville me rappelle tellement Cassian... et si quelque chose était encore possible entre nous ? » ? Vous l'aurez sans doute deviné, Cass' préférait la seconde version. Bien que la première était sans doute la plus probable. Elle n'avait que dix-sept ans à cette époque. À dix-sept ans, on ne se rend pas vraiment compte que l'amour est surfait, que nos sentiments ne sont pas réellement présents. N'est-ce pas ? Lui, par contre, il en avait vingt et à cet âge, on sait quand l'amour est là et que, par conséquent, il faut le fuir. C'était ce qu'il avait fait, et brillamment, il fallait l'avouer. « Quelques semaines... Tu aurais du m'appeler. Tu es là pour combien de temps ? » A cet instant, il se dit qu'il ne fallait surtout pas montrer qu'il mourrait d'envie qu'elle lui réponde qu'elle habitait ici maintenant. Une part de lui espérait qu'elle habitait à Auckland tandis qu'une autre part souhaitait qu'elle soit de nouveau en ville pour la même raison que la première fois, c'est-à-dire le tourisme. « J’ai croisé Dwayne sur la plage peu après mon arrivée ici, et du coup, j’ai pensé à toi. Je me demandais ce que tu étais devenu, si tu vivais ici. Alors, j’ai cherché ton adresse et me voilà… »  Cassian contempla son sourire. Comment pouvait-il résister à ce petit sourire qu'il adorait à l'époque ? Quoi qu'il en soit, Dwayne ne lui avait pas parlé du retour de la jeune femme. Sans doute parce qu'elle lui avait demandé de ne rien dire et son ami était une personne de parole. C'était une de ses grandes qualités. Cass' ne lui en voulait donc pas. Mais, la surprise était grande, il fallait l'avouer. En cinq ans, jamais il ne s'était dit qu'il la reverrait. C'était ça qui lui permettait de prendre un ton si détaché dès qu'Amélya avait le malheur de prononcer le prénom de la jeune femme qui se tenait devant lui. « Te voilà... Je ne m'attendais pas à ta visite. Dwayne ne m'a rien dit. » Elle avait maintenant un sourire plus confiant pourtant le fait qu'elle joue avec son sautoir prouvait qu'elle était nerveuse. Pourquoi l'était-elle d'ailleurs ? Cassian n'eut pas le temps d'approfondir cette pensée. « J’espère que je ne te dérange pas. » Si elle le dérangeait ? Évidemment, regarder la télé était tellement intéressant, et surtout dormir devant la télé, alors qu'on est toujours en costume. Bien sûr qu'elle ne le dérangeait pas. Il s'écarta d'ailleurs de la porte. « Non, entres, Lila. » Une fois qu'elle fut entré, il referma la porte et se tourna vers elle. Ils étaient seuls et bizarrement, il était nerveux lui aussi. « Euhm... je suis content de te voir. » Cassian avait hésité à le dire. Après tout, il se souvenait très bien de la façon dont il l'avait quitté alors qu'il soit content de la revoir pouvait être étrange. Pourtant, il était réellement content. Il sentait son cœur battre. Il se dit que c'était le moment d'arrêter de la regarder dans le blanc des yeux. Il pointa le sofa de sa main. « Assieds toi... Parle moi de toi. Qu'as-tu fait pendant ces... combien de temps déjà ? Quatre ans ? »


    Espèce d'idiot. C'était exactement ce que sa sœur dirait si elle venait de l'entendre parler ainsi. Prendre un ton détaché, faire comme si il s'en foutait... séduire, il faisait ça naturellement. Par contre, aimer, ça, ça n'était pas dans ses cordes. Alors, il préférait agir comme un idiot. Comme si il ne se rappelait pas qu'il avait rencontré Juliet-Lila en deux mil six. Il se souvenait même du jour exact où il l'avait vue pour la première fois et, par ailleurs, du jour exact où il l'avait abordée. Il se souvenait du jour exact où il l'avait larguée alors qu'elle repartait à San Francisco. Mais, ce jour-là, autant qu'aujourd'hui, il n'était pas prêt à s'engager et il n'était pas prêt à aimer. Quitte à la vexer et à la blesser de nouveau, bien qu'il soit persuadé qu'elle avait quelqu'un dans sa vie.
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Juliet-Lila S. Davidson

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MessageSujet: Re: Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] EmptyVen 2 Déc - 12:15

Cassian & Juliet
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Parce que notre histoire est gravée en moi

C’était bizarre. Me retrouver là, devant ce jeune homme que je n’arrivais pas à oublier malgré ces cinq années … Je crois que je n’aurais jamais imaginé le revoir. Je m’étais résignée à passer le reste de ma vie sans qu’il n’en fasse partie, sans même que je ne sache ce qu’il était devenu. Et pourtant, j’étais là, sur le pas de sa porte. Mon départ pour Auckland avait été quelque peu précipité. J’étais partie sans vraiment réfléchir aux conséquences, en me disant simplement qu’il fallait que je change d’air et que je préférais partir dans cet endroit magique, cet endroit qui ne m’étais pas inconnu plutôt que de partir dans une ville où je n’avais aucun souvenir. Mais à vrai dire, même si dans tous les films que je me faisais dans la tête, je finissais toujours par le revoir et par tomber dans ses bras, je ne m’attendais pas à ce que ça se réalise. Enfin, du moins, le revoir. Je ne pensais pas qu’il serait encore là, ou même que je serais assez courageuse pour me lancer comme ça. Aller frapper à la porte d’un garçon avec qui on est sorti il y a 5 ans était peut-être un peu fou, mais j’étais contente de l’avoir fait. Parce que son regard surpris, et son sourire valait le coup. Et puis, il ne m’avait pas oubliée. Moi qui pensais qu’après cet été magique, je sortirais de sa tête, et de son cœur, aussi vite que j’y étais rentrée, cinq ans plus tard, il savait encore qui j’étais. Et ça, ça ne pouvait que me rendre heureuse. J’avoue que si je m’étais pointée, et qu’il ne m’avait pas reconnue, j’aurais vraiment été déçue, blessée. Si Dwayne m’avait reconnue et pas lui, j’aurais vraiment fini par me persuader que notre histoire n’avait pas compté pour lui, même si je m’en doutais bien vu la façon dont il m’avait quitté, sans même un regret. J’avais l’impression qu’il s’était écoulé un siècle depuis mon été à Auckland, je me sentais tellement loin de lui. Je le regardais, et je voyais le même jeune homme qui m’avait tout de suite plu, sur cette plage. Il n’avait pas beaucoup changé. Il semblait juste plus … Sérieux ? Grave ? A l’époque, il riait de tout et il était assez je m’en foutiste. Aujourd’hui, son regard montrait qu’il avait grandi, qu’il avait peut-être vécu des choses qui l’avaient marqué. Mais quoi ? J’avais très envie de tout savoir sur lui, sur ce qu’il était devenu, sur ce qu’il avait fait pendant ces cinq ans.

Après un silence assez troublant où nos regards ne pouvaient se détacher l’un de l’autre, il finit par prendre la parole. Heureusement, car je crois bien que j’étais trop troublée pour trouver quelque chose à dire. Il me demandait ce que je faisais ici, et j’imaginais sans difficulté sa surprise de me trouver devant sa porte. Je ne pense pas qu’il ait pu croire un jour qu’il me reverrait lui non plus, ou du moins, pas comme ça. Peut-être par hasard, un jour, qui sait ? Mais, pas de façon volontaire, moi me pointant chez lui, comme ça, ne réfléchissant pas une fois de plus, me contentant de suivre mon instinct, mon cœur. Je lui répondis donc que j’étais à Auckland depuis quelques semaines, et que je m’étais dit que c’était une bonne idée de le revoir. Il semblait surpris, comme s’il avait vu un fantôme. Peut-être que c’était ce que j’étais pour lui après tout, un fantôme, une histoire passée qu’on ne s’attend pas à voir ressurgir comme ça, sans prévenir, sans rien. Ou peut-être qu’il était juste surpris que je sois là depuis quelques semaines et que je ne vienne que maintenant. Je ne sais pas. Il me regarda, me dévisagea, et je ne baissais pas les yeux, même si je me sentais redevenir la petite gamine timide et naïve que j’étais il y a cinq ans. Mais, je ne voulais pas qu’il voit ça de moi. Je voulais qu’il voie la jeune femme que j’étais devenue, un peu plus sûre d’elle, un peu plus forte aussi. Moins naïve. Moins petite fille.
« Quelques semaines... Tu aurais du m'appeler. Tu es là pour combien de temps ? » Je le regardai, ne pouvant m’empêcher d’être surprise. Agréablement surrpise. Qu’il aurait voulu que je l’appelle avant, que je n’attende pas si longtemps. Mais comment lui expliquer que pour moi, cette visite n’était pas qu’une simple visite de routine. Je ne pouvais lui avouer qu’il m’avait été difficile de me jeter à l’eau, de frapper à sa porte comme ça. Je ne pouvais pas lui dire que je n’avais cessé de penser à lui pendant cinq ans et que je mourrais d’envie de le voir. Non, je devais essayer d’adopter une attitude neutre, détachée. Presque indifférente. Je ne voulais pas qu’il me trouve pathétique. Après tout, tous mes exs m’avaient dit à quel point j’étais ridicule de continuer d’aimer quelqu’un alors même qu’il ne faisait plus partie de ma vie, alors qu’il m’avait plaquée sans aucun tact et qu’il était à l’autre bout du monde. Oui, c’était peut-être ridicule, mais c’était comme ça. Je n’avais jamais réussi à rester trop longtemps avec un garçon parce que je finissais invariablement par repenser à Cassian, à me dire que c’était avec lui que j’avais envie d’être. Parfois, je me laissais séduire par d’autres, ayant presque pendant quelques mois l’impression de me sentir amoureuse, le sentiment de l’oublier un peu, de le mettre de côté. Mais, il suffisait d’une chanson, d’un mot, ou de quelqu’un croisé dans la rue qui lui ressemblait pour tout revienne.

Et maintenant qu’il était là devant moi, je sentais mon cœur battre tellement fort que j’avais l’impression qu’il allait exploser. Je ressentais toujours la même chose pour lui. Que voulez-vous ? L’amour ne s’explique pas …
« A vrai dire, je suis là pour un bout de temps. Je viens juste d’emménager ici. J’en avais marre de San Francisco, alors me voilà ! » Je me demandais comment il allait réagir en apprenant que j’allais habiter ici pour une durée indéterminée. Serait-il content de savoir que je serais là ? Ou gêné ? Après tout, j’aurais compris qu’il soit mal à l’aise. Même si je n’avais pas choisi Auckland juste pour lui, je ne pouvais me cacher que c’était en grande partie parce que j’espérais le revoir, et parce que cette ville me rendait heureuse que j’étais là aujourd’hui. « A vrai dire, je ne t’ai pas appelé avant parce que j’ai été pas mal débordée avec le déménagement, les cartons, tout ça … Puis, je n’ai croisé Dwayne qu’après une semaine. Avant, je n’étais même pas sûre que tu étais encore ici.» Je lui fis un petit sourire contrit, espérant que cette explication lui irait. C’est vrai qu’avant de voir Dwayne, je n’avais aucune certitude sur sa présence à Auckland. Et après, quand je l’avais su, il m’avait fallu trouver le courage d’aller le voir. Si je m’étais écoutée avant, j’aurais été le voir le jour même où j’avais appris qu’il était bien à Auckland, mais je ne me sentais pas encore prête à me trouver face à lui. Je lui racontais mes retrouvailles avec Dwayne, et lui expliquait que du coup, je m’étais dit que ça serait bien de le revoir lui. Il me regardait et hochait la tête en m’écoutant. Il sembla surpris lorsque j’évoquai Dwayne, peut-être qu’il se disait que son ami aurait pu lui dire que j’étais de retour ici. Mais bon, j’avais insisté, encore et encore, auprès de lui pour qu’il ne prévienne surtout pas. Je voulais que ça soit moi qui prenne l’initiative d’aller le voir. J’avais besoin de garder un peu le contrôle sur cette histoire, de ne pas être prise par surprise pour ne pas me montrer trop toublée. Disons que c’était ma sécurité à moi. Me protéger de Cassian. Je savais que si je l’avais croisé par surprise, par hasard, je n’aurais pu cacher mon émotion, mon trouble. Il aurait tout de suite deviné que je ressentais encore quelque chose pour lui. Là, je parvenais plus ou moins à cacher mes émotions, même si on pouvait sentir que j’étais un peu nerveuse. Je lui demandai par politesse si je ne le dérangeais pas, espérant qu’il n’attendait pas une compagnie féminine, ou qu’il ne se préparait pas à sortir. Mais il secoua la tête, lui montrant que non, elle ne le dérangeait pas, et elle lui sourit soulagée. « Non, entres, Lila. »

Il s’écarta de la porte pour me laisser passer, et j’entrais après un petit moment d’hésitation. Dire que je rentrais chez lui, c’était terriblement intimidant, presque gênant, et pourtant, j’étais contente qu’il me propose d’entrer, plutôt que de rester sur le pas de la porte. Ça voulait dire qu’il n’était pas énervé de me voir là, pas gêné. Il referma la porte et se tourna vers moi. Je remarquais qu’il semblait aussi nerveux que moi, même si lui ne jouait pas avec un sautoir comme je faisais. Je lui souris, et avançai timidement dans l’entrée. « Merci ! » Il me montra le chemin vers le salon, et avança me faisant signe de le suivre, ce que je fis. « Euhm... je suis content de te voir. » [i]Je m’arrêtais, comme foudroyée, ne m’attendant pas du tout à ce qu’il dise quelque chose comme ça, quelque chose de gentil. Il se retourna vers moi et on se regarda un moment, silencieux. « Moi aussi, je suis contente de te revoir Cassian.» Je lui souris, essayant de cacher du mieux que je pouvais le trouble qui m’avait envahi après sa phrase. Tout ce qui se passait était au dessus de mes espérances. Il se souvenait de moi, il me faisait entrer chez lui pour qu’on puisse parler un peu plus et il était même content de me voir. Si j’avais su que ça se passerait comme ça, je n’aurais pas attendu si longtemps pour le revoir. Arrivés dans le salon, il me montra le sofa, et je jetais un rapide coup d’œil au salon. Sobre, bien équipé, moderne. A son image. « Assieds toi... Parle moi de toi. Qu'as-tu fait pendant ces... combien de temps déjà ? Quatre ans ? » Il s’installa et je le rejoignis rapidement, m’asseyant à ses côtés. Outch, ce qu’il venait de me dire, ça faisait mal. Il ne se rappelait même plus de la dernière fois où on s’était vus. Bon, je n’allais pas lui en vouloir, après tout, il se rappelait déjà de moi, c’était déjà quelque chose. Je ne pouvais pas lui demander, comme moi, de retenir chaque petit détail de notre histoire. Je me tournais donc vers lui afin de mieux lui répondre. « Cinq ans. Ça passe vite hein ? » J’avais dit « cinq ans » sur un ton assez sec, alors je rajoutais rapidement cette petite phrase typique sur le temps qui défile à une allure folle, d’un ton plus doux. « J’ai pas fait grand-chose de bien passionnant. J’ai commencé des études de droit à San Francisco. Puis, sur un coup de tête, j’ai eu envie de changer un peu de décor, alors je me suis inscrite à l’université d’Auckland, et j’ai déménagé ici. J’ai repris les cours à mon arrivée, et pour gagner un peu d’argent, je pose de temps en temps comme mannequin. C’est sympa.» Je lui souris, je ne lui avais pas raconté tous les détails sordides des raisons qui m’avaient fait fuir San Francisco, ni même expliqué plus précisément pourquoi Auckland, mais c’était difficile de retrouver notre complicité d’avant. Je ne savais pas comment me positionner vis-à-vis de lui alors je préférais rester évasive pour le moment. « Et toi alors ? Qu’est ce que tu as fait pendant toutes ces années ? Dwayne m’a dit que tu étais journaliste maintenant mais il ne m’en a pas dit plus. Alors, raconte-moi tout.» J’étais impatiente de savoir ce qu’il avait fait pendant ces cinq ans, le chemin qu’il avait suivi, s’il était heureux et satisfait de sa vie.
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MessageSujet: Re: Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] EmptyJeu 8 Déc - 16:21

Spoiler:




FLASH BACK

Citation :
Cassian marchait dans la rue, il était allé au Magic Bird Vintage pour s'acheter un nouveau costume et, à présent, il rentrait chez lui. Il croisa une jeune femme blonde et il s'arrêta net. L'image du visage d'une jeune blonde qu'il avait connu un peu plus de quatre ans auparavant lui revint en pleine tête. C'était elle, il en était sûr ! Il s'était alors retourné et l'avait rattrapée, il avait posé sa main sur son bras, pas trop brusquement pour ne pas lui faire peur.
    « Lila ? » Quand elle s'était retournée et l'avait regardé d'un air interloqué, il n'avait pu ignorer la ressemblance plus que frappante mais... ce n'était pas elle. « Excusez-moi, je vous avais prise pour quelqu'un d'autre, que j'ai connu il y a longtemps. » Cass' devait avoir un visage vraiment déçu puisque la jeune femme lui répondit avec un sourire. « Elle devait vraiment compter pour que vous vous souveniez d'elle aussi 'longtemps' après. » Le jeune homme ne répondit rien, ce qui était relativement bizarre si on connaissait un tant soit peu Cassian et son côté séducteur. Elle ajouta alors « Je peux vous offrir un verre ? » Cass' revint à la réalité et sourit à la jeune femme. « Je suis pressé. Merci quand même. Et encore désolé ! »

Le journaliste reparti dans le sens inverse. Quelques minutes plus tard, il arriva chez lui, il venait de se payer son appartement. Il se dirigea de suite vers la salle de bain pensant qu'une douche froide l'aiderait à ne plus penser à cette rencontre et donc à Juliet-Lila. Mais ce ne fut pas le cas.
FLASH BACK


    Effectivement, Cassian se souvenait qu'il y avait pensé toute la soirée. Il avait ressassé encore et encore son histoire avec Lila jusqu'à ce que sa sœur vienne le voir. Amélya connaissait son frère par cœur alors elle avait de suite vu que quelque chose le tracassait. Il avait d'abord tenté de lui mentir, mais elle ne s'était pas laissé avoir, lui assenant un coup de poing dans l'épaule. Il avait ri avant de lui avouer la vérité. Le sourire fier de Lya avait exaspéré Cass'. Elle ne cessait de lui dire qu'il ne l'oublierait pas tant qu'il n'admettrait pas qu'il avait été, et était peut-être toujours, amoureux d'elle. Pour elle, c'était le seul moyen qu'il tourne la page. Mais, il persistait et signait, il n'était en rien amoureux de cette blondinette rencontré pendant les vacances. Une gamine de trois ans de moins que lui. Ridicule, d'après lui... et puis, il pensait ne pas la revoir alors quel importance, n'est-ce pas ? Jamais elle ne saurait qu'il lui avait menti quand il l'avait larguée. Mais, comme on dit, la vie nous réserve bien des surprises puisque Juliet n'était pas venue en touriste apparemment.

      « A vrai dire, je suis là pour un bout de temps. Je viens juste d'emménager ici. J'en avais marre de San Francisco, alors me voilà ! » Cassian tenta un sourire. Il savait très bien que c'était un sourire faux... pas qu'il ne soit pas ravi que Juliet-Lila ait emménagé à Auckland mais une part de lui ne voulait pas d'elle dans cette ville. Une part de lui qui était encore trop attaché à elle, qui ne parvenait pas à l'oublier. Et la savoir dans la même ville que lui définitivement ne rendrait pas les choses faciles pour lui. À dire vrai, je dis « une part de lui », mais c'était son être tout entier qui n'arrivait pas à oublier cette blondinette. « Pourtant, si je me souviens bien, tu aimais San Francisco... » Il sourit avant d'ajouter « Mais je te comprends, comment ne pas tomber amoureux d'Auckland ?! » Il pensait ce qu'il disait, il n'avait jamais quitté sa ville natale et il ne le souhaitait pas. Cette ville était sa maison et il l'adorait. « A vrai dire, je ne t'ai pas appelé avant parce que j'ai été pas mal débordée avec le déménagement, les cartons, tout ça... Puis, je n'ai croisé Dwayne qu'après une semaine. Avant, je n'étais même pas sûre que tu étais encore ici. » Cass' ne put s'empêcher de se dire que si elle avait croisé Dwayne une semaine après et que si ça faisait plusieurs semaines qu'elle était arrivée, alors elle avait quand même attendu un petit moment avant de venir frapper à sa porte. Pourquoi ? Enfin, il ne pouvait décemment pas lui poser la question sans la mettre mal à l'aise. Le moment se présenterait bien plus tard. « Et bien si, c'est chez moi ici. Je ne quitterais cette ville pour rien au monde »


    Non, nous ne soulignerons pas le fait qu'à une époque, il avait songé prendre un vol pour San Francisco... c'était après la rencontre avec cette inconnue, il y a environ un an donc. Ça lui avait tellement rappelé cet été où tout lui semblait plus facile, mais aussi plus intense grâce à Juliet-Lila. Il y avait une telle complicité entre eux, il ne connaissait ça avec personne d'autre que sa petite sœur, Amélya. Même son amitié avec Kevin était différente, malgré le fait qu'il le considérait comme son meilleur ami depuis toujours. Évidemment, il refusait cette idée qu'il était amoureux de Lila, ça lui était totalement impossible. Il n'avait pas parlé de son idée d'aller à San Francisco à Amélya, il savait très bien qu'elle l'aurait encouragé et, au fond, il cherchait une bonne raison de ne pas y aller. Finalement, il s'était dit que c'était une mauvaise idée. Après tout, il lui avait brisé le cœur et il fallait qu'ils s'arrêtent là. C'était un amour d'été alors il n'y était pas allé. Et maintenant, elle était là. Et, évidemment, il ne pouvait cacher qu'il était contente de la voir.

      « Moi aussi, je suis contente de te revoir, Cassian. » Ce dernier ne pouvait s'empêcher de fixer les lèvres de la jeune femme. Il avait toujours aimé son sourire et il avait l'impression qu'il ne s'en lasserait jamais. Ils finirent par s'assoir tous les deux et il lui demanda de lui raconter un peu sa vie. Volontairement, il avait erroné la date à laquelle ils s'étaient vus pour la dernière fois. « Cinq ans. Ça passe vite hein ? » Cassian avait bien noté le ton sec qu'elle avait employé puis elle s'était radoucie. « Oui, cinq ans, excuse-moi, les années passent trop vite. » Si seulement elle savait qu'il se souvenait de toute leur histoire, de la date exacte où tout a commencé, où tout s'est terminé. Si elle savait... mais il ne le lui dirait pas. Question de fierté, peut-être. Même si on peut aussi mettre ça sur le compte de la stupidité. Soit, Juliet-Lila lui raconta alors sa vie. « J’ai pas fait grand-chose de bien passionnant. J’ai commencé des études de droit à San Francisco. Puis, sur un coup de tête, j’ai eu envie de changer un peu de décor, alors je me suis inscrite à l’université d’Auckland, et j’ai déménagé ici. J’ai repris les cours à mon arrivée, et pour gagner un peu d’argent, je pose de temps en temps comme mannequin. C’est sympa. » Des études de droit, Cassian se souvenait qu'elle lui en avait parlé il y a cinq ans. Il était content qu'elle ait fait ce qu'elle voulait. Puis, le mot « mannequin » vint à ses oreilles. Ça ne l'étonnait pas, Juliet était du genre photogénique et puis, elle était si jolie. Il remarque cependant qu'elle ne lui avait pas parlé d'un éventuel petit-ami, voire fiancé. « C'est déjà ça... J'espère que la fin de tes études se passeront bien... » Il se stoppa quelques instant avant de reprendre. « Du mannequinat... je veux bien voir des photos ! » Il sourit avant de continuer plus sérieusement. « Et sinon ? Tu as emménagé dans quel quartier ? Tu habites seule ? » Oui, façon détournée de demander si elle habitait avec un garçon. Mais, il n'avait rien trouvé d'autres. « Et toi alors ? Qu'est-ce que tu as fait pendant toutes ces années ? Dwayne m'a dit que tu étais journaliste maintenant mais il ne m'en a pas dit plus. Alors, raconte-moi tout. » Le jeune homme réfléchit quelques secondes avant de répondre sincèrement. « Et oui, j'ai fini mes études il y a trois ans. Je suis pas devenu reporter, j'ai préféré travailler au même journal que ma mère. Je me suis acheté cet appart' il y a un an, je vis avec Amélya, tu la verras sans doute. Je pense qu'elle sera ravie de te revoir, elle t'aimait beaucoup. Tu vois, pas grand chose d'extraordinaire. Ma vie est calme. Surtout depuis... » Cass' hésita sur la suite. Était-ce vraiment le moment de plomber l'ambiance avec quelque chose de triste ? Il continua cependant. « Depuis que ma mère est morte, il y a deux mois maintenant. Je suis devenu du genre boulot-maison, même si Amélya s'entête à me faire sortir. »


    Le jeune homme tenta de sourire après sa dernière phrase. Cassian venait de se rendre compte que le dire à voix haute avait été difficile. Il était vrai qu'il ne l'avait jamais dit car tous ses proches à Auckland était au courant. Et lorsque sa mère est morte, ce n'était pas lui qui avait annoncé la nouvelle au reste de sa famille. Il était trop occupé à rester prostré chez lui. Il ne pleurait même pas, il restait juste dans sa chambre, n'en sortant que pour aller travailler. Cela faisait deux mois à présent, et ça lui semblait être hier. Il essayait de ne pas montrer à Amélya qu'il n'avait pas vraiment surmonté ça. Il voulait se montrer fort pour eux deux. Sa petite sœur avait l'air d'aller beaucoup mieux depuis quelques temps et il ne voulait surtout pas gâcher ça. Mais, ce soir, Juliet-Lila était là, il se souvenait très bien de leur complicité, il se souvenait très bien qu'il pouvait tout lui confier à l'époque et qu'elle l'avait écouté raconter tout ça sans rien dire. Et inversement. Ils ne se jugeaient, Cassian était à l'aise avec elle. Et, malgré ces cinq ans sans nouvelles, il avait l'impression de revivre ça. Son cœur battait.
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MessageSujet: Re: Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] EmptyDim 11 Déc - 8:35

Cassian & Juliet
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Parce que notre histoire est gravée en moi

Le sourire qui se dessina sur le visage de Cassian à l’annonce de mon emménagement à Auckland me sembla un peu forcé, et je ne pus m’empêcher d’avoir un peu de peine. Quelle idiote, j’étais ! A quoi je m’attendais ? A ce qu’il me prenne dans les bras et me dise que tout pourrait recommencer entre nous maintenant que j’étais ici ? A vrai dire, oui un peu. J’avais un gros défaut. J’avais une imagination débordante, et je me faisais toujours des centaines de films dans ma tête, pour tout, pour rien. Et les films que j’avais pu me faire au sujet de Cassian, de notre histoire étaient nombreux. J’étais plus romantique que je voulais le laisser paraître, et du coup, j’avais toujours tendance à imaginer de multiples scénarios dignes des plus grandes comédies romantiques. Par exemple, lorsque j’étais partie d’Auckland, cet été-là, il y a cinq ans, je m’étais imaginée bien entendu mes adieux avec Cassian. Et bien sûr, ils étaient bien différents des adieux que j’ai eu droit. Moi, je pensais qu’il allait me serrer fort dans ses bras, me dire à quel point je lui manquerais, qu’il aurait voulu que je reste, qu’il ne voulait pas me perdre, et je l’aurais alors embrassé fougueusement, lui disant tout l’amour que je ressentais pour lui et que la distance ne me faisait pas peur. Ça, c’était la version signée Lila. Mais malheureusement, sa version à lui avait été plutôt plus sèche et plus directe. « Je m’en fous de toi, c’était sympa mais au revoir Lila. » … Efficace et loin du romantisme auquel je m’attendais. Et pourtant, même après ces adieux brutaux, violents, ces adieux qui m’avaient déchirée, j’avais continué d’espérer chaque jour une lettre, ou un coup de fil. Ou même une venue surprise à San Francisco. Mon imagination débordante continuait de courir, courir, et de créer chaque jour d’autres scénarios. Je ne pouvais m’empêcher d’espérer que toutes les paroles qu’il m’avait dites quand je partais n’étaient que mensonge, qu’au fond il avait quand même des sentiments pour moi, des sentiments qu’il ne voulait pas montrer. Quand j’en parlais à ma meilleure amie, beaucoup moins romantique et beaucoup plus terre à terre que moi, elle me disait de ne rien espérer. Je me rappelle encore de ses paroles : « Ce mec n’est qu’un blaireau Lil’, il voulait juste s’amuser, tu étais là pour l’été, et voilà. N’attends rien de lui parce que tu n’auras jamais rien. Puis de toute façon, il est à l’autre bout du monde. Te prends pas la tête, il y a plein de mecs ici qui n’attendent qu’un mot de toi, tu sais bien. ». Et je tentais de rire, voulant masquer les larmes qui me montaient aux yeux. Je ne voulais pas lui montrer à quel point j’avais mal d’entendre ça. Si elle savait qu’à ce moment très précis, j’étais dans l’appartement de Cassian, elle me traiterait sûrement de folle furieuse. Mais tant pis, maintenant que j’étais là, je n’allais pas partir en courant … Mais je devais avouer que je commençais à regretter cette folle expédition. Il avait semblé plutôt content de me voir, mais là, le sourire forcé qu’il avait fait me troublait. Je me demandais ce qui pouvait le gêner. Certes, j’allais habiter dans la même ville que lui, mais je ne lui demandais rien. Je ne m’étais pas jetée dans ses bras en lui disant que j’étais amoureuse de lui et que j’étais revenue pour lui. Là, je comprendrais qu’il prenne peur. Même si je devais avouer que j’avais eu très envie de me blottir dans ses bras. Mais, apparemment, je n’étais pas la bienvenue. Il resta silencieux un moment, le temps de se remettre je suppose avant de me regarder. « Pourtant, si je me souviens bien, tu aimais San Francisco... » Il me sourit, un vrai sourire cette fois, et avant que je ne réponde, il rajouta : « Mais je te comprends, comment ne pas tomber amoureux d'Auckland ?! » Je lui souris et hocha la tête, rajoutant malgré moi dans mon esprit « et de ses habitants ? » … Il avait raison. Auckland était une ville magnifique, pleine de vie, d’amour. C’est vrai que j’aimais San Francisco, et malgré tout ce qui s’y était passé, je savais que cette ville me manquerait. Bien sûr, j’y retournerais. Un jour. Quand je me sentirais prête. Mais pas maintenant. « Oui San Francisco est une ville magique, et j’aime toujours autant cette ville, mais je crois que j’avais vraiment besoin de voir ailleurs, de changer de décor, …» Je fis un petit geste de la main, comme pour lui montrer que ce n’était pas important. Je n’avais pas spécialement envie de lui raconter les réelles raisons qui m’avaient poussé à fuir SF, et à venir me réfugier ici. Il se dirait sûrement que j’avais eu une rupture douloureuse, et que j’avais besoin de recommencer à zéro, et c’était parfait comme ça. « Oui, tu as tout compris, je suis tombée amoureuse d’Auckland, et j’ai toujours eu envie d’y revenir. Alors, quand je me suis décidée à partir et à vivre ailleurs, c’est Auckland qui m’est venue à l’esprit tout de suite. Je ne me voyais pas ailleurs qu’ici. Cette ville est tellement belle.» Je lui souris, contente de m’apercevoir que j’étais un peu plus à l’aise, plus détendue maintenant que la discussion était lancée. Bien entendu, je n’avais pas jugé utile de préciser que maintes fois auparavant, j’avais eu envie de revenir à Auckland pour le voir. Chaque été, je tannais mes amis, mes parents pour qu’on parte en vacances à Auckland. J’avais ce besoin presque obsessionnel de le revoir, et d’accepter que c’était vraiment fini, que je ne devais pas attendre quoique ce soit de lui. Mais mes parents détestaient repartir plusieurs fois dans un même endroit, et mes amis préféraient le Mexique ou le Brésil pour les vacances. Donc, Auckland, et Cassian par la même occasion, étaient restés des rêves lointains. Inaccessibles. Il lui avait demandé par la suite pourquoi elle ne l’avait pas appelé avant, et elle lui avait fourni quelques vagues explications, lui disant qu’elle avait été prise par le déménager, et l’emménagement dans son nouvel appart, et qu’elle n’avait vu Dwayne que quelques jours après son arrivée. Bien sûr, elle se doutait qu’il allait comprendre qu’elle avait quand même disposé de plusieurs semaines pour aller le voir mais qu’elle ne l’avait pas fait. Mais, il se contenta de la conforter sur sa présence à Auckland. A son arrivée, elle avait des doutes. Après tout, il avait pu quitter la ville lui aussi. « Et bien si, c'est chez moi ici. Je ne quitterais cette ville pour rien au monde » Je laissais échapper un petit rire, ne pouvant m’empêcher de repenser à toutes nos discussions qu’on avait à l’époque. Alors que la plupart de ses copains ne rêvaient que d’une chose : quitter Auckland, Cassian, lui était fermement décidé à rester dans sa ville natale. Il leur disait à tous qu’il était heureux ici et qu’il n’avait pas besoin de chercher ailleurs. Je me rappelle que j’étais impressionnée à l’époque. On était tous un peu inconscients, idéalistes, et on se disait que le bonheur était ailleurs. Toujours ailleurs. Moi aussi, je disais que je quitterais sûrement SF un jour, m’imaginant plus heureuse à NY par exemple. Mais lui, non. Il n’avait pas besoin de plus, et j’aimais ça chez lui. Sa faculté à savoir reconnaître le bonheur quand il était là. En général, on ne s’aperçoit qu’on était heureux que quand on perd ce qui nous rend heureux. Certains passent leur vie à déménager, à espérer trouver mieux ailleurs, pour finalement se rendre compte que le malheur le suit partout. « C’est vrai que déjà à l’époque, tu ne voulais pas partir d’ici. Et tu es resté. Mais après tout, c’est vrai que si tu es heureux ici, tu n’as pas de raisons d’aller voir ailleurs. Ou peut-être juste pour être encore plus heureux de retrouver Auckland.» Je savais ce qu’il ressentait pour Auckland, parce que bizarrement, cette ville me semblait déjà être ma maison. Ca ne faisait qu’un mois, mais je me sentais chez moi. Je me plaisais ici. J’aimais tout de cette ville, et m’y sentais bien. Et pour l’instant, je n’avais plus envie de la quitter. Sa voix me sortit de mes pensées, et ses paroles me firent chaud au cœur. Il était content de me voir, oui. Et le sourire affiché sur son visage ne mentait pas. Je lui souris à mon tour et lui retournai la pareille. Bien entendu, j’étais plus que contente, mais je n’allais pas en faire trop. Il fallait que je reste mesurée. Une petite fausse note vint troubler quelque peu la joie que j’éprouvais à l’instant, lorsqu’il se trompa dans le nombre d’années qui nous avaient séparés jusqu’à aujourd’hui. Je n’avais pu m’empêcher de rectifier, sur un ton sec, avant de m’adoucir. Après tout, si je n’avais pas comptée tant que ça, c’était normal qu’il n’ait pas tous ces détails qui lui revenaient comme moi. « Oui, cinq ans, excuse-moi, les années passent trop vite. » Je hochai la tête, oui, c’était vrai, le temps passait vite. Trop vite. Pourtant parfois, j’avais l’impression que ça faisait des siècles que j’étais partie d’Auckland et pas que cinq ans. Mais pas besoin de lui préciser. Je ne rajoutais rien, et lui racontais ensuite un rapide résumé de ce qu’avait été ma vie pendant ces cinq ans. Je lui parlais de mes études de droit, de mon emménagement ici, de mon petit boulot de mannequin, tout en observant son beau visage. Il m’écoutait attentivement, et un sourire se dessina sur son visage lorsqu’il entendit que je faisais du droit. Alors, il s’en souvenait. Je lui avais dit que je rêvais de faire du droit depuis toujours, et il s’en souvenait. Finalement, il n’avait pas tout oublié. « C'est déjà ça... J'espère que la fin de tes études se passeront bien... » Il resta silencieux un petit moment avant de rajouter : « Du mannequinat... je veux bien voir des photos ! » Il sourit, taquin, et après avoir retrouvé un peu plus de sérieux me demanda : « Et sinon ? Tu as emménagé dans quel quartier ? Tu habites seule ? » J’étais contente qu’il s’intéresse à ma vie comme ça, qu’il me pose toutes ces questions. Je devais avouer que j’avais eu peur que la conversation tourne rapidement au point mort. Après tout, ça faisait cinq ans qu’on ne s’était pas vu et je ne savais pas du tout comment il allait réagir en me voyant. Mais tout se passait plutôt bien. Il s’intéressait sincèrement à ce que je faisais et ça me faisait plaisir. « Je suis sûre que ça se passera bien. L’université d’Auckland a une excellente réputation, et puis, je dois avouer que je bosse plutôt bien, donc ça devrait aller ! Si je continue comme ça, en tout cas.» Je lui fis un sourire, je ne voulais pas non plus pour passer pour la petite élève parfaite, intello à souhait, mais il est vrai que j’avais pas mal de facilités en cours. Et puis, comme le droit me passionnait, je ne reculais jamais devant le travail qu’on nous demandait. « Je n’ai pas encore beaucoup de photos, je débute, mais si tu veux les voir pourquoi pas ? Mais tu ne te moques pas hein ? Je ne suis qu’une amatrice ! » Je laissais échapper un petit rire, je savais qu’il était assez taquin comme garçon, du moins à l’époque, alors bon … Je voulais bien lui montrer les quelques photos dont je disposais après plusieurs shootings mais pas pour qu’il se moque de moi. Je retrouvais mon sérieux pour continuer de lui répondre : « Je vis à Herne bay, près de la plage. Toute seule, oui. » « Pas loin de là où on s’est rencontré », faillis-je rajouter, mais je réussis à tenir ma langue. « Tu sais bien que j’adore les espaces entourés d’eau, alors vivre près de la mer me semblait une évidence. Faudra que tu viennes visiter un de ces quatres. Si tu veux, bien sûr …» Après avoir répondu à ses questions, je lui en posais à mon tour. Moi aussi, je voulais tout savoir sur lui, et sur ce qu’il avait fait. Je savais par Dwayne qu’il était devenu journaliste, mais je ne savais rien d’autre. Il resta un moment silencieux, réfléchissant sûrement à quoi me répondre avant de prendre la parole. « Et oui, j'ai fini mes études il y a trois ans. Je suis pas devenu reporter, j'ai préféré travailler au même journal que ma mère. Je me suis acheté cet appart' il y a un an, je vis avec Amélya, tu la verras sans doute. Je pense qu'elle sera ravie de te revoir, elle t'aimait beaucoup. Tu vois, pas grand-chose d'extraordinaire. Ma vie est calme. Surtout depuis... » Il ne finit pas sa phrase, et je perçus une hésitation dans sa voix. Il se tut, un moment, avant de finalement finir. « Depuis que ma mère est morte, il y a deux mois maintenant. Je suis devenu du genre boulot-maison, même si Amélya s'entête à me faire sortir. » Il tenta de sourire, mais c’était plus une grimace qu’un sourire. Je savais à quel point il était attaché à sa mère. A sa famille d’ailleurs. Amélya, sa sœur. Je me souvenais d’elle bien sûr. Elle et moi, on s’adorait. On se parlait beaucoup, et je crois qu’elle m’appréciait vraiment beaucoup. Je serais ravie de la revoir moi aussi. « Je suis désolée pour ta mère … Ca a du être très dur, ça doit être très dur pour vous deux.» Je n’avais jamais été douée pour ces choses-là, et pourtant, je me sentais triste en le regardant. J’aurais voulu être là pour lui. « Heureusement que tu as ta sœur, et qu’elle t’a aussi dans sa vie. Au moins, vous pouvez compter l’un sur l’autre, et vous soutenir. Et, tu sais, elle a raison. Il ne faut pas t’arrêter de vivre pour autant. Je suis sûre que ce n’est pas ce qu’elle aurait voulu. Elle aurait voulu que ses deux enfants continuent de vivre, et soient heureux. Alors, même si c’est dur, essaie d’être heureux. Pour elle. Et pour Amélya.» Je lui fis un sourire, sincère, compatissant. J’avais été honnête en lui disant tout ça, et j’espérais qu’il ne le prendrait pas mal. Après tout, j’agissais comme si ça ne faisait pas cinq ans, comme si nous étions des amis proches. Peut-être qu’il serait gêné. Mais, je voulais lui apporter mon soutien. Même si ce n’était que des mots. « En tout cas, je serais contente de revoir Amélya. Je l’ai toujours appréciée. Qu’est ce qu’elle devient ?» Je voulais détendre l’atmosphère, et parler d’Amélya lui ferait du bien. Il était fier de sa petite sœur et l’aimait plus que tout.
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S. Cassian Petterson

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MessageSujet: Re: Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] EmptyLun 19 Déc - 15:08

      « Oui San Francisco est une ville magique, et j’aime toujours autant cette ville, mais je crois que j’avais vraiment besoin de voir ailleurs, de changer de décor, … » Le petit geste de la main qu'elle fit eut pour effet de le faire légèrement sourire. Passer pour quelqu'un qui s'en moquait, faire comme si ce n'était pas important, il lui arrivait de le faire à l'époque. Elle avait simplement pas su le faire quant à leur histoire. Quoi qu'il en soit, il se demandait toujours pourquoi elle était partie de San Francisco. Il finirait bien par lui poser la question. « Oui, tu as tout compris, je suis tombée amoureuse d’Auckland, et j’ai toujours eu envie d’y revenir. Alors, quand je me suis décidée à partir et à vivre ailleurs, c’est Auckland qui m’est venue à l’esprit tout de suite. Je ne me voyais pas ailleurs qu’ici. Cette ville est tellement belle. » Sans le savoir, Juliet-Lila venait de résumer ce qu'il ressentait pour sa ville natale. Il avait l'impression de retrouver leur complicité, lorsqu'en un regard, ils se comprenaient, lorsqu'une phrase dit par l'un correspondait exactement aux pensées de l'autre. Et puis, elle paraissait plus à l'aise que lorsqu'elle était arrivée. « C’est vrai que déjà à l’époque, tu ne voulais pas partir d’ici. Et tu es resté. Mais après tout, c’est vrai que si tu es heureux ici, tu n’as pas de raisons d’aller voir ailleurs. Ou peut-être juste pour être encore plus heureux de retrouver Auckland. » Apparemment, elle se souvenait autant que lui de ce qu'ils s'étaient dit à l'époque. Finalement, il commençait à comprendre pourquoi elle n'avait pas compris qu'il lui avait menti quand il l'avait larguée. Parce qu'elle n'arrivait pas autant que lui à faire semblant de prétendre s'en moquer. Surtout en ce qui concernait l'amour. Il était vrai qu'elle était du genre romantique, en tout cas, il y a cinq ans, elle l'était et il pouvait deviner qu'aujourd'hui encore, cela perdurait. Il réfléchit à ce qu'elle venait de dire... était-il heureux ici ? Parfois, il pensait l'être et, parfois, il avait l'impression qu'il lui manquait quelque chose. Quoi qu'il en soit, à cet instant précis, son état d'esprit était plutôt de la première catégorie. « C'est chez moi ici. J'aime Auckland. »


    Auckland. Ce n'était pas tant la ville en elle-même qui faisait rester Cassian, c'était tout ce qu'elle représentait pour lui. Auckland, ça signifiait toute sa vie. Ça signifiait la première fois qu'il avait marché, la première fois qu'il était monté à vélo, la première fois qu'il avait embrassé une fille en primaire, la première fois qu'il avait dit « je t'aime » à sa mère, la première fois qu'il avait défendu sa petite sœur à l'école... il avait tout vécu à Auckland, des bons aux mauvais moments. Il y avait rencontré tellement de gens, allant du simple passage dans sa vie à ceux qu'il n'oubliera jamais. Comme Juliet-Lila. Juliet, même si elle n'était qu'une touriste était aussi une des raisons qui le faisait rester à Auckland. C'était inexplicable. C'était comme si il avait toujours su, au fond de lui, qu'elle reviendrait. Pourtant, c'était impossible à dire. Elle était venue en touriste, pourquoi serait-elle revenue à Auckland alors qu'elle aimait tant San Francisco ? Dans les souvenirs de Cass', c'était le cas. Et elle se trouvait devant lui. Il entendait la voix d'Amélya résonner dans sa tête, en train de lui dire « vas y, dis lui que tu l'as jamais oublié, dis lui que tu lui as menti il y a cinq ans. » Allait-il finir par lui dire ? Allait-il finir par avouer qu'il mentait ? Il n'en savait trop rien. Il était trop fier pour ça. Et en même temps, rien n'était moins sûr que la réciprocité de ses sentiments.

      « Je suis sûre que ça se passera bien. L’université d’Auckland a une excellente réputation, et puis, je dois avouer que je bosse plutôt bien, donc ça devrait aller ! Si je continue comme ça, en tout cas. » Cassian rendit son sourire à Juliet. Il était vraiment content qu'elle soit allée au bout de ses rêves. « L'université d'Auckland est excellente, oui. » Il le pensait, il y avait fait ses études et il n'y avait eu aucun problème durant ces quatre années. « Je n’ai pas encore beaucoup de photos, je débute, mais si tu veux les voir pourquoi pas ? Mais tu ne te moques pas hein ? Je ne suis qu’une amatrice ! » Le jeune homme ne put s'empêcher de rire légèrement. La réaction de Juliet-Lila était très marrante. Il la trouvait jolie, gênée comme elle était à cet instant. Elle échappa également un petit rire. « Je suis sûr qu'elles sont excellentes. Un visage comme le tien ne peut faire que d'excellentes photos. » Très subtil, Cassian. Dire qu'elle était jolie sans vraiment le dire directement. Mais bon, il fallait tout de même admettre que là, sa pensée était assez explicite. Et puis, il était certain que peu de gens le contrediraient. Lila reprit son sérieux afin de répondre à la question du journaliste. « Je vis à Herne bay, près de la plage. Toute seule, oui. » Près de la plage, il aurait du s'en douter. Le simple mot « plage » l'avait plongé dans leur première rencontre. Il laissa échapper malgré lui « Là où on s'est rencontrés. » Il eut un sourire. Perdu dans ses pensées, il se souvenait exactement ce qu'il avait ressenti lorsque ses yeux s'étaient posés sur cette petite blonde le sept juillet deux mil six. Si on ne l'avait pas poussé vers l'eau, il serait allé la voir de suite. Mais ils s'étaient finalement parlés quatre jours plus tard. « Tu sais bien que j’adore les espaces entourés d’eau, alors vivre près de la mer me semblait une évidence. Faudra que tu viennes visiter un de ces quatre. Si tu veux, bien sûr... » Juliet-Lila l'invitait chez elle. Pourquoi pas ? « Avec plaisir. J'aimerais bien voir ton chez-toi. » Évidemment, après avoir répondu à toutes ses questions, il fallait se douter que la jeune femme lui en poserait à son tour. Il lui raconta alors, y compris la mort de sa mère. « Je suis désolée pour ta mère … Ça a du être très dur, ça doit être très dur pour vous deux. » Cassian vit que la jeune femme était vraiment triste pour lui et Amélya. Ce qu'il n'en doutait pas, Juliet avait toujours été compatissante avec lui, pleine de soutien. « Merci... » Inconsciemment, il lui prit la main. Il ne dit rien sur la seconde phrase. Il ne pouvait pas lui répondre non puisque ce serait mentir mais il ne pouvait pas répondre non plus par la négative car ce serait avoué qu'il ne s'en était toujours pas remis. Et, il ne le voulait pas. « Heureusement que tu as ta sœur, et qu’elle t’a aussi dans sa vie. Au moins, vous pouvez compter l’un sur l’autre, et vous soutenir. Et, tu sais, elle a raison. Il ne faut pas t’arrêter de vivre pour autant. Je suis sûre que ce n’est pas ce qu’elle aurait voulu. Elle aurait voulu que ses deux enfants continuent de vivre, et soient heureux. Alors, même si c’est dur, essaie d’être heureux. Pour elle. Et pour Amélya. » A ce petit discours, Cassian ne put s'empêcher de sourire. « Si Amélya était là, elle te prendrait de suite dans ses bras et approuverait tes paroles... » Il continua, plus sérieusement. « Vous avez raison. Je le sais. » C'est juste difficile. Si il en était là, c'était grâce à sa mère et lorsqu'elle lui avait appris son cancer, il était tombé de si haut. C'était tout son monde qui s'écroulait. Et ce fut encore pire lorsqu'elle était morte, quinze jours après. Quinze jours, c'était trop peu pour se faire à l'idée que sa propre mère allait mourir. « En tout cas, je serais contente de revoir Amélya. Je l’ai toujours appréciée. Qu’est ce qu’elle devient ? » Changer de sujet afin de détendre l'atmosphère, lui éviter de penser à tout ça. C'était une bonne idée. Surtout qu'Amélya, c'était sa petite sœur, sa petite protégée. Parler d'elle le rendait toujours fier. « Elle a beau parfois me faire totalement sortir de mes gonds, je suis content qu'elle n'ait pas déraillé. » C'était d'ailleurs pour ça qu'il lui avait dit de venir habiter avec lui. Comme cela, il était sûr d'avoir un œil sur elle et de la rappeler à l'ordre si jamais ça n'allait pas. « Enfin... elle vient de finir ses études d'arts et littérature. Je ne sais pas si elle t'en avait parlé, il y a cinq ans, elle rêvait déjà d'écrire des livres pour enfants. Elle vient juste de publier son premier livre alors elle est très fière. »


    Et moi aussi. faillit-il ajouter. Cassian était très fier de sa petite sœur. Plus que de n'importe qui. Parfois, elle n'arrêtait pas de lui dire d'arrêter de se comporter en père avec elle, mais juste de se comporter en grand frère. Pourtant, il ne voyait pas la différence. Pour lui, c'était du pareil au même. Ils n'avaient pas eu de père alors il lui fallait avoir ce côté là auprès de sa sœur. Tout ceux qui étaient proches de lui, proches d'eux savaient qu'il ne fallait pas jouer avec la famille Petterson où ils subiraient les représailles de Cassian. Juliet-Lila n'avait pas oublié combien il aimait sa petite sœur. Ayant pris sa main dans la sienne, Cassian se mit à la caresser du pouce. Le contact avec sa peau lui rappelait encore plus leur histoire. Il se surprit à espérer que Juliet lui demande pourquoi... pourquoi il l'avait quittée, pourquoi il n'avait pas su l'aimer, pourquoi ça lui avait été impossible de la voir autrement qu'en une amourette de vacances. Mais, il était persuadé que si il n'en parlait pas, elle ne lui poserait pas la question. Enfin, on disait bien que les femmes étaient pleines de surprises.
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Juliet-Lila S. Davidson

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Cassian & Juliet
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Parce que notre histoire est gravée en moi

Après les premières minutes de silences gênés et de conversations hésitantes, nous commencions l’un et l’autre à nous détendre, enfin j’étais sans doute plus nerveuse que lui-même si je tentais du mieux que je pouvais de le cacher, et je commençais à ne plus regretter mon impulsion du moment qui m’avait poussée à me rendre chez lui. J’étais assise près de lui, dans son salon, et rien que ça me remplissait de bonheur. Le retrouver après toutes ces années me semblait presque irréel. Je n’aurais jamais cru le revoir, et même en emménageant ici, je devais avouer que j’avais peu d’espoir sur nos retrouvailles. Et pourtant, j’étais en ce moment même avec lui, et il semblait plutôt content de me voir. Donc tout allait bien. Alors, je commençais à répondre à ses questions, lui racontant déjà mon emménagement à Auckland, et ma rencontre avec Dwayne qui m’avait poussée à lui rendre visite. Bon, sur ce point-là, je n’étais pas tout à fait honnête. Dwayne ou pas, j’aurais voulu le revoir. Mais au moins, j’avais une excuse. Ça me permettait de ne pas passer pour la pauvre fille qui vit dans le passé, et qui pense encore à une histoire d’amour vieille de cinq ans. Je ne voulais pas lui montrer à quel point il avait chamboulé ma vie alors que j’avais si peu compté pour lui finalement. Bien sûr, le fait qu’il se rappelle de moi me touchait vraiment beaucoup, j’avais l’impression que je l’avais quand même marqué un peu, mais je me doutais bien que je n’avais pas eu le même effet sur lui, que lui sur moi. Moi, Cassian, avait bouleversé ma vie, avait tout chamboulé comme un tremblement de terre. Et jamais, jamais, je n’avais pu l’oublier. Et ça, malgré tous mes efforts … Je ne pouvais m’empêcher de penser à lui, et parfois il m’arrivait de sourire lorsque je croisais quelqu’un qui me faisait penser à lui. Ou d’avoir les larmes aux yeux, lorsqu’une chanson me rappelait notre histoire. Je sais que beaucoup ne comprenait pas cet amour, et je devais que même à moi, ça me semblait obscur. Bien sûr, notre histoire, aussi courte fut-elle, avait été merveilleuse. Mais, lorsque j’étais partie, Cassian avait cessé d’être ce jeune homme gentil et romantique. Non. Il avait été comme tous les autres, décevant. Il s’était contenté de me larguer, me balançant que je n’étais rien d’autre qu’une amourette. Ça aurait dû suffire pour me forcer à l’oublier. Mais non. Parce que l’image que je gardais de lui n’était pas la dernière, non. Je me souvenais plutôt de tous nos moments sur la plage, nos longues discussions où nous partagions tout, de la moindre petite anecdote à nos plus grands rêves. Voilà l’image que je gardais de lui. Et c’était peut-être pour ça que je ne parvenais pas à l’oublier. Parce que je le trouvais merveilleux, malgré tout ce qu’il avait pu se passer.

Bien entendu, il était surpris que j’ai quitté San Francisco, il savait très bien que j’adorais ma ville d’origine, et que pour rien au monde, je n’aurais voulu la quitter quelques années. Je dus alors justifier mon départ de ma ville natale par des envies de changements, ne pouvant être honnête sur les véritables raisons de mon départ. Je tâchais de changer de sujet, lui parlant ensuite du coup de cœur que j’avais eu il y a cinq ans pour Auckland, et que je ne me voyais vivre nulle part ailleurs. Lui-même, je le savais, ne voulait pas quitter sa ville, et contrairement à beaucoup de gens, passer le restant de sa vie ici ne le gênait pas, ce qu’il me confirma d’ailleurs.
« C'est chez moi ici. J'aime Auckland. » Je souris, et hochai la tête, ne pouvant qu’approuver ce qu’il venait de me dire. Je me rappelais qu’à l’époque, il m’avait montré chaque recoin de sa ville, et j’avais vu à quel point il était attaché à cet endroit. Tous ses plus beaux souvenirs s’y trouvaient. Et finalement, moi aussi, mon plus beau souvenir me rattachait à Auckland. Lui. « Et je ne peux que comprendre ton attachement à cette ville. Elle est merveilleuse, et je m’y sens bien. Je la trouve plus sereine que San Francisco, et du coup, je me sens mieux ici.» Certes, à San Francisco aussi, je me sentais bien avant le « drame » mais Auckland était différente. Et j’avais vraiment une impression de sérénité ici que je n’avais pas là-bas. Je lui souris, et commençais à lui parler de ce que je faisais, mes études de droit, mes débuts de mannequin. Il m’écoutait avec attention, et sourit lorsque je lui dis que je faisais du droit. Alors, il s’en rappelait. Je lui avais dit que c’était mon rêve, il y a cinq ans, et je lui avais longuement expliqué en quoi le droit était ma vocation, et constater qu’il s’en souvenait me faisait plaisir. « L'université d'Auckland est excellente, oui. » Il en savait quelque chose, lui qui avait fait ces études dans cette même université. Je m’étais de toute façon beaucoup renseignée sur le département de droit, la qualité des enseignements, sa réputation et ses résultats avant de me lancer comme ça. Je n’avais pas envie de compromettre mon avenir en m’inscrivant dans une université de bas étage, qui ne valait rien. Non, l’université d’Auckland était vraiment réputée, et le département de droit excellent apparemment. Et j’avais déjà pu le constater depuis les quelques semaines qui suivaient mon arrivée. Les profs étaient vraiment bien, et le niveau élevé. J’étais ravie. Je hochais la tête, pour approuver. « Oui, je ne suis ici que depuis quelques semaines, mais je suis déjà très satisfaite. Les cours sont intéressants, et les professeurs vraiment bien. Je suis sûre que les années passées dans cette université seront riches en enseignement. En plus, les étudiants sont très sympas aussi.» Bon, je n’avais encore que quelques amis mais c’était déjà ça. J’avais été accueillie à bras ouverts, et pas dévisagée comme une bête sauvage. Non, c’était vraiment une expérience qui allait me servir, je n’en doutais pas. Il me demanda ensuite, curieux, s’il aurait le droit de voir quelques photos, et je ris, lui répondant que je n’étais qu’une amatrice, et qu’il n’avait pas intérêt à se moquer. Il accompagna mon rire, et me sourit. « Je suis sûr qu'elles sont excellentes. Un visage comme le tien ne peut faire que d'excellentes photos. » Je ne pus m’empêcher de rougir, troublée par ce compliment même s’il était discret. Cassian m’avait toujours troublée, et ma nature timide reprenait toujours le dessus quand j’étais avec lui. Il faut dire que je manquais de confiance en moi, alors … Je lui souris, contente cependant de ce qu’il venait de dire. Un compliment, ça fait toujours plaisir, pas vrai ? Alors, venant de lui, l’effet est multiplié et du coup, j’avais un peu moins peur de lui montrer mes photos. « Merci, c’est gentil. Mais, le visage n’est pas la seule donnée pour que les photos soient réussies, le photographe compte aussi. Ils peuvent faire des miracles, tu sais ? » Je lâchais un petit rire, modeste, ne voulant pas passer pour une de ces mannequins prétentieuse et superficielle. Mais, il me connaissait, et il savait que ce n’était pas moi. Je n’avais pas changé en tout cas. Je repris mon sérieux pour lui dire où je vivais, et quand il entendit « près de la plage », je crus voir son visage changer un bref instant, comme se troubler. « Là où on s'est rencontrés. » Il semblait perdu dans ses pensées, et sa voix n’était presque qu’un murmure, mais j’avais quand même réussi à l’entendre. Troublée, je hochais la tête, et souris, d’un sourire un peu timide. Je ne m’attendais pas à cette remarque. Vraiment pas. « Oui, à cet endroit-là. Je crois même que de ma fenêtre, j’ai une vue de l’endroit précis où on s’est rencontré.» Je crois … J’en étais persuadée même, et c’est en partie pour ça que j’avais eu un coup de cœur pour cet appartement, en bord de plage. Mais, je ne voulais pas qu’il pense que je me souvenais exactement de l’endroit précis de notre première rencontre, ni même du jour précis. Et pourtant, je me rappelais de tout. Je ne pus m’empêcher de me justifier sur le choix de mon lieu d’habitation, en lui rappelant que j’adorais les espaces entourés d’eau, et que c’était pour ça que j’avais choisi cet endroit. Je l’invitais même à venir visiter un de ces jours s’il était d’accord, et il acquiesa. « Avec plaisir. J'aimerais bien voir ton chez-toi. » Je souris, et hochai la tête, contente qu’il accepte mon invitation, mais déjà nerveuse à l’idée de lui montrer mon chez moi, même si ça signifiait que j’allais le revoir. Décidément, cette soirée était pleine de surprise, et j’étais ravie que ça se passe comme ça. Je devais avouer que j’avais peur qu’on n’ait rien à se dire, et qu’on se contente de quelques banalités avant de se quitter comme ça, sans promesse de se revoir. « Avec plaisir. Et comme ça, tu pourras voir les photos en même temps. Et goûter à ma fabuleuse cuisine d’étudiante !» Je souris, et à mon tour, je lui posais des questions, lui demandant de me raconter ce qu’il avait de sa vie durant ces cinq ans. Il commença à me raconter alors ses études, et son métier de journaliste, fier d’avoir accompli ce dont il rêvait. Et il m’avoua aussi que sa mère était morte, et je vis alors un éclat de tristesse briller dans ses yeux. Je savais à quel point il était proche d’elle, et je me sentis triste pour lui. Comme si l’espace d’un instant, j’avais pu ressentir sa douleur. Je lui dis à quel point j’étais désolée pour lui, mais aussi pour Amélya, sincèrement compatissante. Il me regarda alors, et eus un presque sourire de remerciement. « Merci... » Et alors que je hochai la tête pour lui signifier que c’était normal, qu’il n’avait pas besoin de me remercier, je sentis sa main s’emparer de la mienne, provoquant alors chez moi un mélange de sensations et de sentiments, et me faisant monter le rouge aux joues. Je tentai de rester impassible, ne voulant pas lui montrer à quel point ce contact me troublait, et continuai de lui parler pour le faire se sentir un peu mieux. Comme je lui disais, sa sœur et lui pouvaient s’entraider mutuellement, et c’était très important. Il n’était pas seul, et ne le serait jamais. Amélya tentait elle aussi, d’après les paroles de Cassian, de faire en sorte que son frère continue sa vie comme avant, et je lui dis que c’est ce que sa mère aurait voulu. Qu’il vive et soit heureux. Il semblait reconnaissant de tout ce que je venais de lui dire, et me sourit. « Si Amélya était là, elle te prendrait de suite dans ses bras et approuverait tes paroles... » Je souris, et avant que je n’ai eu le temps de répondre, il poursuivit : « Vous avez raison. Je le sais. » Je lui rendis son sourire, et hochais la tête. Oui, on avait raison. Mais, comme on dit, c’est plus facile à dire qu’à faire. Ca mettrait sûrement du temps avant qu’il ne suive nos conseils, mais je savais qu’un jour, il le ferait. Un jour, il se lèverait, et la douleur serait moins vive dans son cœur. Ca ne voudrait pas dire qu’il l’oublierait, non, juste qu’il serait capable de se remettre à vivre. « Tu verras, un jour, ça te semblera plus facile. Ne force pas les choses, attends d’être prêt. Tout le monde est différent. Certains réussissent à vivre comme si de rien n’était après un décès. D’autres ont besoin de faire le deuil. C’est comme ça. Mais, en tout cas, je sais qu’un jour, tu te sentiras mieux. Moins perdu que tu peux l’être aujourd’hui. Et même si tu continueras de penser à elle chaque jour, tu recommenceras à vivre. Juste parce que tu auras fait ton deuil, et que tu seras prêt à affronter de nouveau la vie.» Je lui fis un petit sourire encourageant, espérant que mes paroles lui donneraient espoir. Quand j’avais tué cet homme, j’avais eu moi aussi besoin de faire mon deuil. Pas de la même façon, parce qu’il n’était rien pour moi. Il avait tenté de me violer, et en me défendant, je l’avais grièvement blessé. Une blessure qui l’avait condamné. Mais, j’avais mis du temps avant de revivre normalement. Pendant un temps, je m’étais interdit de vivre, et j’étais sûre qu’il faisait pareil, par respect pour sa mère lui, et non par culpabilité. Se dire, elle n’est plus là, je n’ai plus le droit de rire comme si de rien n’était. Ni de sortir. Je savais ce qu’il traversait. Désireuse de changer de sujet pour qu’il retrouve son sourire, je lui parlais d’Amélya, son adorable petite sœur, et lui demandais ce qu’elle devenait. Je rajoutais même que je serais contente de la revoir, et c’était vrai. Je m’étais entendue avec elle à l’instant même où nous nous étions rencontrées, et je savais que c’était réciproque. Il sourit, heureux, comme à chaque fois qu’il parlait d’elle. « Elle a beau parfois me faire totalement sortir de mes gonds, je suis content qu'elle n'ait pas déraillé. » Je hochais la tête, et approuvais. Oui, c’était une bonne chose qu’elle ait gardé le cap. Mais, ça ne m’étonnait pas. Elle était forte. Je l’admirais pour ça. « Ta sœur est formidable. Elle a toujours été très forte, et ça ne m’étonne pas qu’elle tienne le coup.» Il poursuivit, me racontant ensuite ce qu’elle avait fait : « Enfin... elle vient de finir ses études d'arts et littérature. Je ne sais pas si elle t'en avait parlé, il y a cinq ans, elle rêvait déjà d'écrire des livres pour enfants. Elle vient juste de publier son premier livre alors elle est très fière. » Si, Amélya m’en avait bien parlé. Et j’étais ravie qu’elle aussi ait réussi à suivre sa voie et réaliser ses rêves, tout comme son frère. Mais ça ne m’étonnait pas. Ils étaient tous les deux déterminés, et savaient se battre pour ce qu’ils désiraient. Ils étaient passionnés aussi, et me ressemblaient sur pas mal de points pour ça. « Je suis très contente pour elle, elle peut être fière d’elle. Je suis sûre qu’une grande carrière s’offre à elle. Et j’espère qu’elle offrira en exclusivité un joli livre pour mon premier enfant.» Je ris, et sentis alors son pouce caresser ma main, la paume de ma main, provoquant chez moi d’agréables frissons. Je ne pus m’empêcher de le regarder, admirant les traits de son visage. A ce moment, je devais avouer que je mourrais d’envie de l’embrasser. Mais ça aurait été étrange, non ? Je croisais son regard, et mes yeux se firent interrogateurs. Je me demandais pourquoi il gardait ma main dans la sienne, mais aussi pourquoi il se souvenait aussi bien de moi alors que je n’avais été qu’une « amourette », et enfin pourquoi il avait été si dur avec moi en me quittant … En fait, j’avais plein de questions, et ça aurait peut-être été le moment idéal pour lui demander tout ça. Mais, j’avais peur de briser nos retrouvailles, de rendre cet instant gênant, de le brusquer, et de le faire fuir, encore. « Cassian …» Ma voix n’était plus qu’un murmure, et je m’interrompis, ne sachant pas par où commencer. Finalement, je décidais de me lancer. « Tu sais, parfois, je me demande … Je sais que ça va te paraître stupide, après tout, ça fait cinq ans … Mais, je continue de me demander pourquoi tu as été si dur avec moi lorsque j’ai quitté Auckland … On avait passé des moments merveilleux, magiques, enfin pour ma part, et quand tu m’as quitté … Tu semblais si froid. Si distant … Je ne poursuivis pas, me rendant compte que mon charabia était peut-être incompréhensible pour lui. J’étais troublée, gênée, et je regrettais déjà ce que je venais de dire. Et s’il le prenait mal ? Et si, il me redisait ces mêmes mots qu’il y a cinq ans ? Ces mots qui faisaient mal. Je baissais la tête, ne me sentant pas le courage d’affronter son regard.
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S. Cassian Petterson

S. Cassian Petterson
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Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] Empty
MessageSujet: Re: Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] EmptyDim 1 Jan - 22:17

      « Et je ne peux que comprendre ton attachement à cette ville. Elle est merveilleuse, et je m’y sens bien. Je la trouve plus sereine que San Francisco, et du coup, je me sens mieux ici. » Plus sereine, sans aucun doute. Cassian avait un avis très arrêté sur tout ce qui concernait les Etats-Unis. Bien sûr, ce pays le fascinait d’un certain côté mais il ne l’attirait pas plus que ça. « San Francisco, les Etats-Unis, j’imagine très bien l’ambiance qui doit régner là-bas » Cassian eut un sourire assez ironique, taquin. « La Nouvelle-Zélande est bien mieux. »


    Cette fois, le jeune homme émit un rire. Son côté prétentieux, ou plutôt, sûr de lui ressortait parfois. Comme à ce moment précis où il ne cessait de faire les louanges de sa ville, de son pays. Lorsque Juliet était venue il y a cinq ans, il lui avait tout montré, tout fait visiter. Il connaissait la ville comme sa poche, alors il avait pu lui montrer les moindres recoins. Il lui avait montré les endroits qu’il adorait, les endroits où il allait pour se ressourcer, pour être seul et réfléchir. Il lui avait tout montré. Finalement, il lui avait beaucoup donné de lui-même, sans trop s’en rendre compte. Et, peut-être qu’elle non plus ne s’était pas rendue compte de ça. Après tout, pour elle, peut-être faisait-il juste le guide. Aujourd’hui, Cassian écoutait la jeune femme avec plaisir. Et, il fallait avouer qu’il était plutôt fier, car si elle avait choisi Auckland pour venir y vivre, cela avait peut-être à voir avec lui.

      « Oui, je ne suis ici que depuis quelques semaines, mais je suis déjà très satisfaite. Les cours sont intéressants, et les professeurs vraiment bien. Je suis sûre que les années passées dans cette université seront riches en enseignement. En plus, les étudiants sont très sympas aussi. » Cassian affirma d’un signe de tête. Il n’avait jamais eu à se plaindre durant ses études, de quoi que ce soit, de qui que ce soit. « Tu te feras rapidement des amis comme ça. C’est cool. Et puis, beaucoup de gens de la bande sont toujours là. Ils t’aimaient bien. »


    Il était vrai que Juliet-Lila avait été beaucoup apprécié par la bande d’amis de Cassian il y a cinq ans. Le jeune homme se souvenait ce que lui avait dit son meilleur ami, Kevin, le jour où Juliet-Lila et lui s’étaient parlés pour la première fois. Il lui avait dit « et ben, ravissante blondinette » et puis Cass’ avait présenté cette blondinette au reste et elle avait montré à tous qu’en plus d’être ravissante, elle était extrêmement gentille, amicale, et drôle aussi. Elle avait l’unanimité dans sa bande d’amis. Finalement, à la fin de l’été, la bande de Cassian était également devenue sa bande à elle. Même si la façon dont il l’avait larguée avait dut refroidir la jeune femme vis-à-vis de tout ce qui concernait Cassian Petterson. Le fait est qu’elle avait été très bien acceptée et qu’elle le serait sans aucun doute encore.

      « Merci, c’est gentil. Mais, le visage n’est pas la seule donnée pour que les photos soient réussies, le photographe compte aussi. Ils peuvent faire des miracles, tu sais ? » Cassian eut un petit rire. La jeune femme n’avait jamais été du genre prétentieuse, ça n’avait pas changé « Sois pas si modeste ! » La conversation s’était engagée sur le lieu d’habitation de Juliet-Lila. A dire vrai, Cassian avait été très curieux, voulant savoir où elle habitait et surtout si elle habitait avec quelqu’un, ce qui s’avéra ne pas être le cas. Lorsqu’elle lui avait dit, il avait ressenti un certain soulagement. Plus qu'il ne l’aurait cru. Il n’avait d’ailleurs pas pu s’empêcher de dire qu’elle habitait près de où ils s’étaient rencontrés. Pour faire comme si elle ne l’intéressait pas, c’était plutôt raté pour l’instant. « Oui, à cet endroit-là. Je crois même que de ma fenêtre, j’ai une vue de l’endroit précis où on s’est rencontré. » Le jeune homme eut un sourire entendu. Il se souvenait de l’endroit précis où tous deux s’étaient rencontrés. Et il pouvait très bien remarquer qu’elle comme lui faisait semblant de se montrer vague alors qu’il était certain que, tout comme lui, elle gardait un souvenir précis de leur été ensemble. Et même sans l’avouer, le fait d’aller chez elle serait une façon de revivre ça. Peut-être de recommencer à zéro. Il n’en savait trop rien en fait. Mais il en avait envie. « Avec plaisir. Et comme ça, tu pourras voir les photos en même temps. Et goûter à ma fabuleuse cuisine d’étudiante ! » Un rire plus tard, Cassian répondit. « J’ai hâte de découvrir tout ça ! »


    Effectivement, il avait hâte. Enfin, pas de découvrir sa cuisine d’étudiante, mais surtout de passer du temps avec elle. D’un coup, c’était comme si ils étaient revenus cinq ans en arrière, il avait l’impression de retrouver leur complicité. Et il avait peur de ne pas pouvoir faire de nouveau semblant qu’elle n’était qu’une amourette. Il avait peur de s’engager. En fait, il avait surtout peur d’avoir envie de s’engager avec elle. Il se rendit compte que depuis la mort de sa mère, il avait peur de tout. Peur de n’importe quel sentiment qu’il pourrait ressentir. Il voulait tellement ne rien ressentir, tellement être froid. Tout comme il l’avait été il y avait cinq ans. Il ne voulait pas ressentir cette peine qui lui prenait souvent le cœur en pensant à sa mère. Sa mort était trop récente pour qu’il arrive à faire semblant de ne rien ressentir.

      « Tu verras, un jour, ça te semblera plus facile. Ne force pas les choses, attends d’être prêt. Tout le monde est différent. Certains réussissent à vivre comme si de rien n’était après un décès. D’autres ont besoin de faire le deuil. C’est comme ça. Mais, en tout cas, je sais qu’un jour, tu te sentiras mieux. Moins perdu que tu peux l’être aujourd’hui. Et même si tu continueras de penser à elle chaque jour, tu recommenceras à vivre. Juste parce que tu auras fait ton deuil, et que tu seras prêt à affronter de nouveau la vie. » Voilà encore un aspect qu’il aimait chez elle. La jeune femme savait lui parler, elle trouvait toujours les bons mots. Toujours. Comme si elle lisait en lui, comme si elle le connaissait mieux que n’importe qui. Pourtant, à l’époque, elle n’avait pas su déceler le mensonge lorsqu’il l’avait méchamment larguée. « Je… Merci. »


    Cassian ne savait pas trop quoi répondre. C’était le genre de choses que sa sœur lui disait. Parfois, il avait même l’impression que par rapport au décès de leur mère, c’était Amélya la plus mature des deux. Cette dernière, même si elle avait toujours de la peine, il le savait, avait bien réussi à gérer tout ça. Beaucoup mieux que lui qui avait refusé de se préparer à la mort de leur mère. Pourtant, il ne croyait pas au miracle, il savait que le cancer de sa mère était trop présent pour qu’elle y survive. Amélya avait beau avoir trois ans de moins, elle avait réussi à assumer ce qu’elle ressentait, et à le surmonter. Contrairement à Cassian qui lui essayait d’enfouir ses sentiments sans essayer de les dépasser. Il admirait sa petite sœur pour ça.

      « Ta sœur est formidable. Elle a toujours été très forte, et ça ne m’étonne pas qu’elle tienne le coup. » Cassian était parfaitement d’accord avec elle. « Je suis très contente pour elle, elle peut être fière d’elle. Je suis sûre qu’une grande carrière s’offre à elle. Et j’espère qu’elle offrira en exclusivité un joli livre pour mon premier enfant. » Son premier enfant ? Cassian eut alors en tête l’image d’une petite blondinette, pas plus haute que trois pommes. Le premier enfant de Juliet-Lila serait-il aussi le sien ? Mais à quoi tu penses ? N’importe quoi ! se dit alors Cassian. « Je suis sûr qu’elle se fera un plaisir d’en offrir plein à tes futurs enfants. »


    Des enfants, Cassian ne savait pas s’il en voulait. A dire vrai, à ce jour, il n’était pas le genre de garçon à s’imaginer marier, avec des enfants. Il était bien trop séducteur pour ça. Enfin, séducteur, c’était sans compter sur le retour de Juliet-Lila finalement. Puisque lorsqu’ils étaient ensemble, Amélya s’amusait à lui dire « dis donc, tu n’es pas le petit con de d’habitude. J’aime bien. » En fait, lui aussi aimait bien. Et puis, lorsque Juliet était partie, il avait recommencé à draguer n’importe quelle fille, à n’avoir aucune relation sérieuse. Et puis, Juliet-Lila était de retour, était face à lui. Ça changeait la donne.

      « Cassian …» Le jeune homme fronça soudain les sourcils, il avait bien entendu que Juliet avait changé de ton. Ce ton était un murmure, et paraissait plus sérieux. « Tu sais, parfois, je me demande … Je sais que ça va te paraître stupide, après tout, ça fait cinq ans … Mais, je continue de me demander pourquoi tu as été si dur avec moi lorsque j’ai quitté Auckland … On avait passé des moments merveilleux, magiques, enfin pour ma part, et quand tu m’as quitté … Tu semblais si froid. Si distant … » Cassian se raidit soudain et il ne put s’empêcher d’enlever sa main de celle de Juliet-Lila. « Je te l’ai dit, c’était qu’une amourette… » Le jeune homme avait essayé d’être aussi dur et distant qu’il l’avait été il y a cinq ans. Seulement, aujourd’hui, cela sonnait affreusement faux. Le fait qu’il mentait aurait pu se voir à des kilomètres. Il se leva, et se dirigea vers la fenêtre, dos à Juliet. Il ferma les yeux quelques secondes. Comment pouvait-il continuer à se montrer si distant et si dur alors que depuis qu’elle avait passé le pas de la porte, il n’arrêtait pas de montrer à quel point il était content de la voir. Depuis qu’elle avait passé le pas de la porte, il avait un tel envie de la prendre dans ses bras, de l’embrasser. Lui prendre la main n’était rien comparé à l’envie qu’il avait de la prendre dans ses bras. Peut-être devait-il écouter sa petite sœur, peut-être qu’elle avait raison. Il soupira et se retourna, faisant de nouveau face au regard de la jeune femme. Il se fit plus doux. « Non, c’est pas vrai ! Tout ça, c’est du vent. J’ai jamais compris… » Le jeune homme cherchait ses mots. « jamais compris pourquoi t’avais pas vu que je mentais. T’étais pas juste une amourette. T’étais bien plus et tu le seras toujours. »


    Cassian s’arrêta. Ce qu’il venait de dire était un pas en avant mais il le savait, Juliet-Lila lui demanderait sans doute pourquoi il avait menti, pourquoi il s’était senti obligé de lui faire du mal. Et, même en lui avouant, il ne savait pas si il était prêt à vivre une histoire. En avait-il le cran ? de toute manière, il n’avait pas dit le plus important, il n’avait pas dit les trois mots. Et, à dire vrai, il n’était pas sûr d’en être capable. Trois petits mots. Mais un « je t’aime », il ne l’avait dit à personne, mis à part sa mère ou sa sœur. Seulement, aimer quelqu’un, il ne l’avait fait qu’une seule fois dans sa vie et il ne le lui avait jamais dit. Maintenant qu’elle habitait à Auckland, peut-être était-ce sa chance d’être heureux, peut-être était-ce leur chance d’être ensemble, vraiment ensemble… si tant est qu’elle ressente toujours la même chose pour lui, évidemment.

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Juliet-Lila S. Davidson

Juliet-Lila S. Davidson
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Cassian & Juliet
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Parce que notre histoire est gravée en moi

Je retrouvais Cassian tel qu’il était lorsque je l’avais rencontré, agréable, souriant, curieux de tout savoir sur moi. Et ça me plaisait. Le malaise et la gêne du début s’étaient peu à peu dissipés laissant place à une discussion amicale, où chacun racontait à l’autre ce qu’il avait vécu pendant les cinq années qui nous avaient séparées. Je lui avais parlé de mon emménagement à Auckland, et de ce qui m’avait poussé à vivre ici, sans bien entendu lui exposer la véritable raison qui m’avait fait quitter San Francisco. Je lui avais parlé du côté serein de la ville qui me faisait du bien après le rythme ininterrompu des USA. Il me parlait lui-même de son attachement à Auckland, et je fus heureuse de voir que là aussi, il n’avait pas changé. Il était toujours ce même homme qui me parlait de sa ville, les yeux brillants. C’était lui qui m’avait fait découvrir chaque petit recoin de cette ville, me montrant ses lieux secrets, ceux où il venait réfléchir ou s’isoler lorsque le besoin s’en faisait sentir. Je me rappelais avoir été touchée à l’époque qu’il me montre tout ça, à moi, alors qu’on venait tout juste de se connaître, mais je sais que j’en aurais fait autant avec lui si la situation inverse s’était présentée. Je lui aurais fait connaître tous les endroits que j’aimais à SF, allant du Pier 39 ou au petit parc où j’aimais tant me réfugier non loin de la Coit Tower. Et ça, parce que le courant était tout de suite passé entre nous. Je ne sais pas pourquoi, ni comment, mais en quelques jours, nous avions l’impression de nous connaître depuis toujours. Je savais que je pouvais tout lui dire, et lui de même, et nous partagions beaucoup de choses.


Lorsque j’évoquais la vie plus sereine d’Auckland, je remarquais son sourire ironique, un peu taquin. Je savais qu’il n’avait jamais été vraiment attiré par les Etats-Unis, contrairement à plein d’autres gens qui voyaient toujours dans ce pays le rêve américain où tout devient possible. Malheureusement, ça fait longtemps que l’impossible reste impossible, et que même le possible reste parfois difficile. J’ai de toute façon l’habitude des avis controversés sur mon pays, entre les uns qui sont en admiration et envieux, et les autres qui critiquent sans arrêt le mode de vie américain. Moi, je ne m’en plaignais pas. J’aime mon pays, et je suis fière d’être américaine, mais je suis cependant réaliste et sais reconnaître les failles du gouvernement, et du modèle américain. Il me fit alors remarquer qu’il imaginait bien l’ambiance qui devait régner là-bas, et sur un ton taquin, il rajouta que la Nouvelle-Zélande, c’était mieux. Il rit, et je laissais échapper un rire malgré moi. Son patriotisme me faisait rire, mais je trouvais ça mignon. Il était parfois un peu sûr de lui, et lorsqu’il parlait de son pays, de sa ville, il était toujours comme ça, fier. Mais, j’aimais ça chez lui. Je lui lançais un sourire taquin, désireuse de le provoquer un peu.
« Mieux ? Mouais … Les Etats-Unis, c’est bien aussi. Et je sais que certaines choses me manqueront là-bas. Le pop-corn dégoulinant de beurre par exemple ! Ou les énormes milkshakes au beurre de cacahuètes.» Je ris encore, lui montrant que je plaisantais, bien que les « gourmandises » américaines étaient pour moi des péchés mignons, même si ma ligne n’en subissait pas les conséquences.


J’évoquais ensuite mes études, et je vis qu’il était content que j’ai suivi le chemin que je m’étais tracé quelques années déjà auparavant, à savoir des études de droit pour devenir avocate. Je lui dis que j’étais très satisfaite de l’université d’Auckland, et que j’étais persuadée que c’était pour moi une chance d’être là-bas, et il approuva, me disant que je me ferais vite des amis, et qu’en plus de ça pas mal de gens de la bande étaient encore là. Il rajouta que ces derniers m’aimaient bien, et je ne pus m’empêcher d’avoir un sourire nostalgique. Moi aussi, je les aimais bien. Grâce à eux, grâce à Cassian, j’avais passé le plus bel été de ma vie. Et j’avais été plus qu’heureuse de me trouver une bande de copains, et de me sentir acceptée par eux. Pour moi, c’était important. J’avais eu envie de plaire aux ami(e)s de Cassian, et j’avais été contente qu’ils m’apprécient tous autant. Malheureusement, même si j’avais tenté de garder plus ou moins contact au début, la vie fait qu’on s’éloigne petit à petit, et je n’avais maintenant aucun contact avec eux. J’avais juste revu Dwayne à mon retour, et j’avais été ravie qu’il se souvienne de moi, surtout que c’était mon chouchou dans la bande. Depuis, on se téléphonait, et il devait même me présenter son bout de chou.
« Je serais ravie de les revoir. Tu as encore contact avec eux ? » Je savais qu’il était resté en contact avec Dwayne, mais je n’avais aucune idée pour les autres. Je me doutais qu’il les voyait peut-être de temps en temps, mais étaient-ils encore tous proches comme avant, ou la vie les avaient-ils éloignés peu à peu ? J’étais curieuse de le savoir.


Après les études, je lui parlais de mon nouveau petit boulot : le mannequinat. Il ne semblait pas surpris de savoir que je posais pour des photos et me complimenta sur mon visage. Modeste comme toujours, je lui dis que mon visage ne faisait pas tout, cherchant à mettre en avant les nombreux talents des photographes. A vrai dire, j’étais toujours un peu timide quand on me complimentait, et je n’aimais pas me mettre trop en valeur. Il laissa échapper un petit rire, et me dit de ne pas être si modeste. J’eus un petit sourire timide, et haussais les épaules.
« Tu me connais ! » Sur ce point-là, j’étais toujours la même Lila. Timide, avec un manque de confiance en moi évident même si c’était moins flagrant qu’avant. Comme il voulait voir mes photos, je lui proposais de venir visiter un jour mon appartement comme ça j’en profiterais pour lui montrer quelques photos. Lorsqu’il apprit que j’habitais à Herne Bay, il ne put s’empêcher de me faire remarquer que c’était là qu’on s’était rencontré. J’avais souri, contente qu’il se rappelle de ce détail et avais rajouté que de ma fenêtre, je voyais l’endroit précis où on s’était rencontrés. Je le taquinais en disant que je lui ferais visiter et qu’il aurait l’honneur de goûter ma cuisine d’étudiante. Il souriait, et je souris aussi. Nous nous retrouvions comme avant, aussi complices, comme si ces cinq années n’étaient qu’un lointain souvenir. Il me répondit qu’il avait hâte de découvrir ça, et je souris, heureuse qu’il soit enthousiasmé à l’idée de le revoir. Je devais avouer que la situation me semblait quelque peu étrange. Je ne comprenais pas pourquoi il était content de me revoir si j’avais si peu compté pour lui, et encore moins pourquoi il me parlait de l’endroit où on s’était rencontré. J’avais l’impression que finalement, j’avais compté plus que je ne le pensais. Du moins, je l’espérais secrètement. « J’ai hâte aussi. » Hâte de le revoir. Hâte de passer du temps avec lui. Hâte de pouvoir retrouver une place dans sa vie, quel qu’elle soit.


Après avoir longuement parlé de moi, je me mis à mon tour à lui poser des questions. Je voulais tout savoir sur lui, sur ce qu’il avait fait pendant ces cinq ans. Il me parla de sa carrière de journaliste avant de m’apprendre la mort de sa mère il y a peu. Je vis alors qu’il en était encore affecté et tentais de trouver les mots pour le consoler. Il m’avait pris la main, semblant reconnaissant et même si ce contact m’avait totalement retourné, je fis mine de rien continuant de lui parler, de lui dire des mots qui j’espérais lui ferait du bien. Et ça semblait être le cas puisqu’il me remercia. Je lui souris, contente de pouvoir l’aider, contente d’être là pour lui. Je savais à quel point sa famille était importante pour lui, et pour changer de sujet, je lui parlais d’Amélya, sa sœur. Il retrouva le sourire, comme chaque fois qu’on lui parlait de la jolie blondinette qui lui tenait lieu de sœur. J’adorais, comme tout le monde, cette jeune femme pétillante, forte et chaleureuse, et je savais que c’était réciproque. Je fus donc naturellement ravie d’apprendre qu’elle avait réalisé son rêve, et sorti son premier livre pour enfants. Je lançais d’un ton taquin à Cassian que j’espérais qu’elle m’offre un joli livre pour mon premier enfant, et après un moment de silence où je le sentis absent, il me répondit qu’elle me ferait sans problème des livres pour mes futurs enfants. Je souris, essayant d’imaginer mon premier enfant. Je voulais une fille. Une jolie petite blondinette, et bien souvent dans mes rêves, elle avait le sourire de Cassian. Je ne pus m’empêcher de le dévisager un moment, avant de baisser un peu les yeux.


Le silence s’était fait dans la pièce, et avant même que je m’en rende compte, j’étais en train de Lui demander pourquoi il avait été si dur avec moi lorsqu’il m’avait quitté il y a cinq ans. Je regrettais ces paroles, surtout lorsque je le vis froncer les sourcils, et retirer sa main de la mienne, me laissant seule, abandonnée à moi-même. Il resta un moment silencieux avant de m’assener les mêmes mots qu’il y a cinq ans : ce n’était qu’une amourette. Mais je ne sais pas pourquoi, son regard semblait me hurler le contraire. Il essayait de paraître froid et distant, mais cette fois il était décontenancé. Ma visite était une surprise, et je suppose qu’il ne s’attendait pas à ce que je lâche une telle bombe. Jusqu’à présent, j’avais soigneusement évité toutes allusions, et là, bam, je lui rentrais dedans, exigeant de lui une réponse honnête. Il n’avait pas eu le temps de s’y attendre, de s’y préparer. Il se leva et se dirigea vers la fenêtre, me tournant le dos. Je me levais d’un même mouvement mais restais immobile, ne sachant que dire, que faire. Je ne savais plus que penser. Je ne savais plus ce qui était vrai, ce qui était faux. Nous restâmes comme ça, un moment, avant qu’il finisse par se retourner me faisant face de nouveau. Il soupira, et reprit la parole, sa voix se faisant plus douce.
« Non, c’est pas vrai ! Tout ça, c’est du vent. J’ai jamais compris… » Il se tut, et je lui lançais un regard perplexe, attendant qu’il poursuive. « jamais compris pourquoi t’avais pas vu que je mentais. T’étais pas juste une amourette. T’étais bien plus et tu le seras toujours. » Je restais abasourdie, ne m’attendant pas à ce qu’il me dise ça. Ca changeait tout. Jamais, je n’aurais pensé qu’il m’avait menti ce jour-là il y a cinq ans. Jamais. Je n’avais pas compris certes. Notre histoire, aussi courte fut-elle, avait été belle. Merveilleuse même. Et je pensais qu’il ressentait la même chose. Jusqu’à qu’il me quitte, froidement, méchamment presque. Et là, voilà qu’il me disait que tous ses mots qui m’avaient blessés pendant des années n’étaient que des mensonges. « Cassian .. Comment j’aurais pu voir que tu mentais ? Tu étais tellement froid ce jour-là. Tu m’avais à peine regardé … Si tu savais comme j’ai eu mal …» Ma voix faiblit, se cassant, et je restais un moment silencieuse avant de poursuivre. « Mais pourquoi m’avoir menti ? Pourquoi avoir tout gâché ? » Je m’étais rapprochée de lui presque involontairement, et j’attendais maintenant une réponse. Une autre. Tout était confus. J’étais furieuse parce qu’il avait gâché notre histoire, et que j’avais cru pendant toutes ces années n’avoir pas compté pour lui. Et en même temps, j’étais heureuse. Heureuse de savoir que finalement, il avait toujours tenu à moi. Au moins, ça, c’était pas un mensonge.
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S. Cassian Petterson

S. Cassian Petterson
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Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] Empty
MessageSujet: Re: Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] EmptyMer 4 Jan - 20:56

    Etait-il possible de retrouver la même complicité après cinq ans d’absence, cinq ans de silence ? Et surtout après la façon dont ils s’étaient quittés ? Apparemment, ça pouvait l’être puisque c’était ce que ressentait Cassian à ce moment. Il avait l’impression qu’ils s’étaient quittés la veille. Cette sensation de la connaître depuis toujours était revenue, aussi intact qu’il y a cinq ans. Il n’y avait qu’une seule autre personne pouvant prétendre connaître Cassian tel qu’il était vraiment au fond de lui et c’était Juliet-Lila. Lorsqu’elle était retournée à San Francisco, il avait voulu mettre toute cette histoire derrière lui. Mais maintenant qu’elle était de retour, et pour un très long moment, qu’en allait-il être dans le futur ? Là, comme ça, ça avait tellement l’air d’être comme il y a cinq ans, c’en était presque déroutant. Cependant, c’était une agréable sensation. Cassian avait failli la rejoindre à San Francisco mais il n’avait pas eu le courage de quitter sa Auckland natale pour aller dans un pays complètement inconnu et qui ne l’intéressait qu’à moitié. Seule Lila l’intéressait là-bas.


      « Mieux ? Mouais … Les Etats-Unis, c’est bien aussi. Et je sais que certaines choses me manqueront là-bas. Le pop-corn dégoulinant de beurre par exemple ! Ou les énormes milkshakes au beurre de cacahuètes. » Le rire de Lila était communicatif parce que Cass’ ne put s’empêcher de rire également. « Oh oui, tout de suite, j’ai envie de prendre un aller simple pour les Etats-Unis »


    Se taquiner, ils le faisaient également. Tout était comme cet été qu’ils avaient passé ensemble. Cassian trouvait cela trop beau pour être vrai. Il se sentait de nouveau bien. Sa présence avait quelque peu occulté la peine qu’il ressentait tous les jours, la peine qui lui alourdissait le cœur. Enfin, il commençait à se dire qu’il n’y avait pas que la peine qui lui alourdissait le cœur, mais aussi cette erreur. L’erreur qu’il avait commise d’avoir quitté Juliet-Lila. Et d’un coup, c’était comme si il pouvait réparer cette erreur. Comme si ces deux-là pouvaient revivre leur histoire. Leur relation était tellement simple, et tellement belle, ça lui manquait sans doute.

      « Je serais ravie de les revoir. Tu as encore contact avec eux ? » La bande dont appartenait Cassian était restée dans l’ensemble assez soudée, même si certains avaient quitté Auckland pour suivre leur chemin, ou d’autres avaient changé et s’étaient simplement éloignés. « Quelques-uns, oui. Pas tous. On a tous grandi alors, on s’est éloigné avec le temps. »


    C’était comme ça la vie. Il y avait des amis qui restaient, qui entraient dans vos vies et n’en ressortaient jamais. Et puis, il y avait les amis de passage, ceux qui ont comptés, qui nous ont aidés mais qui sont finalement sortis de nos vies pour une raison ou pour une autre. On s’y faisait. Parfois, ça faisait mal. Parfois, ça n’avait pas d’impact. Et puis, Cassian avait conservé ses plus proches amis alors il ne pouvait qu’être content. Et maintenant que Juliet-Lila était de retour, tous les maillons étaient raccrochés. Elle n’était pas une amie d’enfance, comme Kevin, ou un ami dont il s’était rapproché à cause d’un besoin de soutien, comme Dwayne. Non, elle était bien plus que ça finalement. Elle était sa meilleure amie. Elle avait ce don de faire ressortir ce qu’il y avait de meilleur en lui. Il ne savait pas comment elle faisait mais il s’avérait que c’était bien le cas. Avec elle, son côté « petit con séducteur sûr de lui » se trouvait annihilé. Amélia était d’ailleurs sûre que si Cassian osait avouer ses sentiments à Juliet-Lila, ce côté-là de lui serait complètement détruit. Excepté peut-être le fait qu’il était sûr de lui. Ça, ça n’était pas prêt de changer. Après tout, il avait le travail qu’il voulait, il avait une petite sœur dont il était extrêmement fier et, ce serait mentir que de dire qu’il n’avait pas un physique agréable. Cassian était le genre d’hommes dont beaucoup était jaloux parce qu’il avait tout. Bien sûr, le jeune homme en jouait, il le pouvait alors pourquoi s’en priver ? Il y a cinq ans, Lila avait repéré ce côté de lui, et ça l’amusait. Et puis, comme il n’en faisait pas des tonnes inutilement –surtout avec elle-, il n’était pas du genre agaçant. C’était dans sa nature. Comme il était dans la nature de la jeune femme d’être timide, et réservée.

    « Tu me connais ! » Oui, Cassian la connaissait. D’après lui, elle n’avait pas tellement changé en cinq ans. Elle avait simplement… grandi. Tout comme lui, sans aucun doute. « J’ai hâte aussi. » Le jeune homme eut un sourire. Mais après cette parole, il remarqua que Juliet-Lila avait arrêté de sourire, elle avait l’air perdu dans ses pensées et puis elle avait balancé ce qu’il redoutait. Elle lui avait enfin posé la question, elle avait enfin voulu savoir ce qui lui était passé par la tête. Bien sûr, le premier réflexe de Cassian avait été de se renfermer, de mentir une nouvelle fois mais il avait fait volte-face bien rapidement avouant qu’il ne comprenait pas comment elle n’avait pas pu voir qu’il lui avait menti en la quittant. Oui, ils se connaissaient depuis deux mois à peine mais Cassian n’avait jamais été comme ça avec une fille. Il ne s’était jamais réellement intéressé à la vie d’une fille. En résumé, il n’avait jamais été aussi amoureux d’une fille. Et jamais été amoureux tout court d’ailleurs. Juliet-Lila avait été la première, et il avait l’étrange impression qu’elle était la seule. Pourtant, il n’était pas favorable à toutes ces conneries d’âme-sœur, d’amour unique ou que sais-je encore. Mais comme Amélya lui avait dit « c’est comme ça, on le ressent et c’est tout. » Et c’est tout. C’était aussi simple que cela pour sa petite sœur. Pourtant, si Juliet avait ressenti cela, elle aurait dû voir qu’il lui avait menti, n’est-ce pas ? Seulement, elle n’avait rien vu. Elle lui avait tourné le dos, les larmes aux yeux et était repartie à San Francisco.


      « Cassian... Comment j’aurais pu voir que tu mentais ? Tu étais tellement froid ce jour-là. Tu m’avais à peine regardée … Si tu savais comme j’ai eu mal …» Elle s’était placée devant lui. Mais Cassian pouvait facilement voir à quel point cette révélation l’avait chamboulée. Maintenant qu’il avait commencé à parler, il ne pouvait plus faire marche arrière, il devait à présent lui dire toute la vérité. « On a passé deux mois ensemble… on était tellement parfaits ensemble. J’avais l’impression qu’on se connaissait depuis toujours, et, comme un con, je pensais que c’était la vérité. Et quand je t’ai quittée, t’avais l’air si malheureuse que tu n’as rien vu… » Il se tut quelques instants. Il lui semblait n’avoir jamais été aussi honnête de toute sa vie. « …J’ai bien failli te rattraper. » Comme il s’y attendait, elle voulait savoir le pourquoi. Le jeune homme essayait de lire dans ses yeux. Il y lisait une certaine colère mais aussi un certain soulagement. « Mais pourquoi m’avoir menti ? Pourquoi avoir tout gâché ? » Pour avoir tout gâché, il avait tout gâché oui. « Parce que je sais pas aimer quelqu’un… je suis pas fait pour tout ça. En tout cas, c’est ce que je pensais à l’époque. Je pensais plus te revoir alors je me suis dit que je pourrais toujours faire semblant de pas t’aimer… » Il pensa soudain à Amélya. « C’était sans compter sur Lya qui ne cessait de me parler de toi pour être sûre que je ne t’oublie pas et que je prenne conscience de mon erreur. » Cassian ne se sentait pas à l’aise. Tout ça, c’était nouveau pour lui. Tout cet élan de sincérité. A présent, il avait l’impression d’avoir été enlevé de toute sa force, de sa fierté aussi peut-être. Mais, au fond, il avait aussi l’impression que c’était le moment ou jamais de dire la vérité. « Je suis désolé. »

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Juliet-Lila S. Davidson

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MessageSujet: Re: Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] Parfois, il faut forcer le destin à nous sourire ... [PV Cassian] EmptyJeu 5 Jan - 9:21

Cassian & Juliet
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Parce que notre histoire est gravée en moi

Soudain, j’avais l’impression que les années qui nous avaient séparées étaient derrière nous. Que le temps qui s’était écoulé s’était arrêté et que tout redevenait comme avant, ou presque. Pour être honnête, j’étais loin de penser que mes retrouvailles avec Cassian seraient si naturelles. Si simples. Bien sûr, le début avait été un peu difficile. Il ne s’attendait pas à me trouver sur le pas de sa porte, et moi-même je m’étais lancée comme ça à l’aveuglette, sans vraiment me sentir prête à le voir. Alors, évidemment, les premières minutes étaient plutôt gênantes. Mais maintenant, je me sentais totalement à l’aise, et j’avais vraiment l’impression de retrouver le Cassian que j’avais tant aimé cet été. Il n’avait pas tellement changé finalement. Nous retrouvions notre complicité passée et cela me semblait tellement facile que j’avais l’impression que ces cinq années n’avaient jamais existé. Comme lorsqu’on retrouve un véritable ami après des années sans même se voir ni se parler. Renouer le contact paraît une évidence, et les habitudes reviennent plus vite que l’on ne peut le croire. La preuve, je me retrouvais déjà à le taquiner, sous-entendant que la Nouvelle-Zélande n’était pas forcément mieux que les USA, et que certains des plaisirs gustatifs de mon pays me manquerait, ce qui le fit rire. Deux personnes étrangères à nos vies n’auraient jamais cru qu’on venait de se retrouver après cinq ans d’absence, surtout après la façon dont il m’avait froidement quittée cet été-là. Non, personne n’aurait pu en douter. Ils auraient sans doute penché pour une amitié très forte, voire même un peu ambiguë parce que les regards que je lui lançais parfois à la dérobée étaient assez clairs sur les sentiments qu’il y avait encore en moi. Quoiqu’il en soit, il semblait aussi détendu que moi maintenant. « Oh oui, tout de suite, j’ai envie de prendre un aller simple pour les Etats-Unis » Je ris une fois de plus quelques instants, l’accompagnant, avant de retrouver mon sérieux. Je savais qu’il n’avait jamais été branché USA mais j’étais persuadée qu’un petit séjour là-bas lui plairait beaucoup, à condition qu’il ne s’éternise pas bien sûr. A vrai dire, avant qu’il ne me largue, j’avais vraiment espéré qu’il vienne passer quelques semaines aux USA avec moi pour ses prochaines vacances. Comme il m’avait fait découvrir sa ville, je voulais faire pareil. Mais les choses ne s’étaient pas déroulées comme je l’espérais, et j’avais donc fait une croix sur un éventuel voyage de Cassian dans mon pays. « N’empêche, je suis fermement convaincue que tu devrais tenter le voyage. Au moins une fois. Les USA, c’est quelque chose, et je ne dis pas ça parce que c’est mon pays. Mais, il faut le faire au moins une fois dans sa vie ! Il y a tellement de choses à voir. Je suis sûre que ça te plairait, pour des vacances bien sûr ! » Je lui souris, me demandant s’il allait finalement un jour se décider à entreprendre ce voyage à l’autre bout du monde.

Il me parla ensuite de la bande, et curieuse je lui demandais s’il avait toujours contact avec la plupart d’entre eux. Je lui avais dit que je serais ravie de les revoir, et c’était vrai. Déjà, parce que je me demandais ce qu’ils étaient devenus, et puis aussi parce que je les avais apprécié lors de mon été ici, et j’étais sûre que ça serait toujours le cas. En plus, ça me permettrait d’agrandir mon cercle d’amis encore mince à Auckland. Ma récente arrivée et les cours, les devoirs, mon boulot de mannequin n’avaient pas aidé à développer mon « réseau social » et même si je m’étais fait quelques amis déjà, je n’aurais pas dit non à un retour en force d’anciennes connaissances. Puis, comme ça, ça me permettrait de passer du temps avec Cassian. Tant qu’à faire … Je ne savais pas pourquoi mais maintenant que je l’avais retrouvé, j’avais envie de croire qu’on se reverrait. Souvent. Et que peut-être, même, on finirait par un jour se retrouver totalement. Bien sûr, je ne pouvais m’empêcher de penser à ça parce que je savais que j’étais encore amoureuse de lui, je ne pouvais donc pas laisser de côté la petite voix romantique qui me disait qu’un retour de flammes entre nous était bien possible. Et j’avais très envie d’y croire. Sa voix me sortit de mes pensées et je reportais mon attention sur lui, admirant malgré moi son beau sourire.
« Quelques-uns, oui. Pas tous. On a tous grandi alors, on s’est éloigné avec le temps. » Je hochais la tête, pas vraiment surprise. La vie est comme ça. On a beau se promettre de ne jamais se quitter, de toujours rester ami, parfois la vie nous joue des tours, ou bien simplement les choses changent et on ne se retrouve plus en l’autre. C’est dommage, c’est sûr mais comme on dit, c’est la vie. On a beau essayer de se battre pour qu’une relation soit sauvée, ça ne marche pas à tous les coups, et il faut accepter de voir les gens changer, accepter de perdre des personnes qui comptaient plus que tout parce qu’elles prennent un tout autre chemin que le nôtre. Bien sûr, c’est parfois frustrant et décevant, mais on n’a souvent pas d’autres choix que de l’accepter. Et de vivre avec. C’est ce que j’avais fait lorsque Cassian m’avait quittée. Accepter. Et vivre avec. Parce que je ne pouvais rien faire d’autre. Il avait été clair avec moi, et je ne pouvais m’accrocher à lui. Alors, même si mon cœur continuait de penser à lui à chaque instant, je vivais tout simplement avec. Avec la douleur, avec les regrets. Jusqu’à maintenant. Il était là, en face de moi, et j’avais envie de me battre pour lui. Pour nous. Je ne savais pas si on pourrait un jour se retrouver vraiment, mais en tout cas je voulais faire partie de sa vie. « Oui, la vie est ainsi … Parfois, les gens s’éloignent car nos routes ne sont plus les mêmes. Ou nos envies changent. Mais, c’est bien que tu ais réussi à garder contact avec certains. Surtout avec Dwayne. » Il ne serait pas surpris, il avait toujours su que Dwayne était celui que j’appréciais le plus, que je respectais le plus. Il avait été un peu comme un grand frère pour moi, et il comptait beaucoup pour moi. L’avoir retrouvé m’avait rempli de joie, surtout que nous nous étions vite rendu compte que notre complicité était toujours là.

Après l’avoir invité chez moi et qu’il ait accepté avec plaisir l’invitation, je m’étais retrouvée sans trop savoir pourquoi à lui demander pourquoi il m’avait quittée comme ça, aussi froidement, aussi lâchement. Peut-être qu’en fait, le retrouver et me rendre compte que nous étions toujours aussi proches m’avait fait me poser encore plus de questions sur cette séparation. C’est vrai. Pourquoi semblait-il si content de me retrouver alors que c’était lui qui avait été à l’initiative de notre rupture ? Du coup, je n’avais pas pu résister à l’envie de lui poser cette question qui me brûlait les lèvres depuis cinq ans. Il avait semblé surpris, perturbé, troublé. Ne s’attendant certainement pas à ce que je ramène le sujet sur le tapis, il s’était levé et m’avait assené les mêmes mots qu’il y a cinq ans, mais ne semblant pas tellement convaincu par ce qu’il disait. Il était ensuite revenu vers moi, me demandant comment je n’avais pas pu voir qu’il me mentait il y a cinq ans. Surprise par ses paroles, je compris alors qu’il avait volontairement tout gâché entre nous pour je ne sais quelle raison. J’étais furieuse, oui, parce que d’une certaine façon, j’aurais voulu qu’il assume notre amour, et en même temps, un poids venait de s’envoler de mes épaules. Parce que je savais que tout ça n’avait pas été qu’un jeu pour lui. Tout ce qu’il m’avait dit cet été était sincère. Ses sentiments n’étaient pas simulés, et pour moi c’était le plus important. Tout le monde m’avait dit que je n’avais été qu’un passe-temps pour remplir son été et j’avais toujours refusé d’y croire, ne voulant pas imaginer ça. Et finalement, ils s’étaient tous trompés. J’avais eu raison de croire en mon instinct. Chamboulée, je lui expliquais que j’avais eu tellement mal, et qu’il avait été si froid que je n’avais jamais imaginé un seul instant qu’il pouvait mentir. Il semblait mal à l’aise, sûrement parce que maintenant il devait assumer son erreur d’il y a cinq ans et être honnête avec moi, et ce n’était sûrement pas son plan initial pour cette soirée. Il me regarda, et je plongeais dans ses yeux, me sentant comme il y a cinq ans irrésistiblement attirée par lui.
« On a passé deux mois ensemble… on était tellement parfaits ensemble. J’avais l’impression qu’on se connaissait depuis toujours, et, comme un con, je pensais que c’était la vérité. Et quand je t’ai quittée, t’avais l’air si malheureuse que tu n’as rien vu… » Il resta silencieux un instant, me regardant gêné avant de rajouter : « …J’ai bien failli te rattraper. » Je lui lançais un regard troublé. Si seulement il m’avait rattrapée, peut-être que tout aurait été différent. Peut-être que nous ne nous serions jamais quittés et qu’aujourd’hui, nous serions encore ensemble. Et si … Avec des « et si ? », on refait le monde. Peut-être aussi que tout aurait mal tourné, mais j’en doutais sincèrement. Je n’avais jamais ressenti pour quelqu’un ce que je ressentais pour Cassian, et j’avais vraiment l’impression d’avoir trouvé en lui l’homme qu’il me fallait, mon âme sœur même si ça peut vous paraître un peu cliché et trop romantique. « Tu aurais dû, Cass … En tout cas, j’aurais voulu que tu me rattrapes. J’ai passé ces cinq dernières années à me demander pourquoi ça c’était fini comme ça, à chercher des explications à ton attitude …» Je ne savais plus que penser de tout ça, et maintenant une autre question me trottait dans la tête. Pourquoi ? Pourquoi ces mensonges ? Pourquoi ce gâchis ? Je voulais connaître la vérité, j’en avais besoin même. Je lui demandais donc les raisons de ce mensonge qui avait brisé notre couple il y a cinq ans. Il resta un instant silencieux, pensif avant de prendre la parole : « Parce que je sais pas aimer quelqu’un… je suis pas fait pour tout ça. En tout cas, c’est ce que je pensais à l’époque. Je pensais plus te revoir alors je me suis dit que je pourrais toujours faire semblant de pas t’aimer… » Il s’interrompit un instant, se taisant quelques instants « C’était sans compter sur Lya qui ne cessait de me parler de toi pour être sûre que je ne t’oublie pas et que je prenne conscience de mon erreur. » [i]Je n’eus pas le temps de répondre quelque chose qu’il reprit : « Je suis désolé. » Et je sentais qu’il était sincère. Il s’en voulait vraiment, je pouvais le lire dans les yeux. Je posais ma main sur son avant-bras, voulant lui montrer que moi, je ne lui en voulais pas. Bien sûr, j’étais toujours un peu en colère contre lui de m’avoir menti, mais je pouvais le comprendre. Notre relation n’était pas facile non plus. J’habitais au bout du monde, pas évident pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude des relations amoureuses. Il avait sûrement eu peur de ses sentiments et avait préféré fuir. « On ne peut pas revenir en arrière de toute façon. Ce qui est fait est fait. Je ne sais pas ce qu’il se serait passé si tu ne m’avais pas menti ou si tu m’avais rattrapée, et je n’ai pas envie de me faire une multitude de scénarios, ça ne ferait que me faire plus mal, je pense.» Je fis une pause, restant un instant silencieuse, comme ailleurs, avant de reprendre la parole : « Je ne t’en veux pas, Cassian. Bon, peut-être un peu ...» Je souris, pour détendre un peu l’atmosphère qui se faisait soudain pesante et reprit : « … Mais, je dois t’avouer que je regrette cette fin entre nous. Notre histoire était tellement belle. Je n’ai jamais rien vécu de tel après … Je lui lançais un petit regard timide, espérant que lui aussi partageait tout ça. De toute façon, j’avais décidé d’être totalement sincère avec lui. « En tout cas, je suis contente que Lya ait continué à te parler de moi, et aussi que tu ne m’oublie pas aussi … Je craignais de venir ce soir, et que tu ne te souviennes pas de moi.»
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