Enfin. ENFIN !!! Kevin ne parvenait pas à le croire. Ce dimanche 23 octobre, il allait se le rappeler toute sa vie, c’était certain. Il attendait ça depuis… Depuis sa naissance, en fait ! 24 ans, 24 ans que les All Blacks n’avaient plus gagné la Rugby World Cup. Et là, à l’âge de vingt-trois ans, Kevin avait enfin assisté à leur victoire. Il s’était préparé à cette soirée depuis des siècles, en réalité. Un an auparavant, il avait fallu commencer à réserver les billets. Et c’était un miracle que Kevin ait réussi à en obtenir pour lui-même, sa petite amie, son petit frère, et certains de ses élèves même. Dans la soirée, Kevin et tous les autres avaient supporté les All Blacks, anxieux, stressés à mort, sur les charbons ardents. Kevin était Français par sa mère, il aimait bien les Bleus, ne les avait pas descendus et devait bien admettre qu’ils avaient bien joué, bien défendu. Mais sans conteste, la victoire revenait aux All Blacks. Et en jeune homme qui avait grandi à Auckland, c’était aux All Blacks que revenait la loyauté de Kevin. Ils avaient fait une superbe coupe du monde, ne perdant jamais aucun de leurs matchs. Cette coupe, ils la méritaient ! La Nouvelle-Zélande la méritait largement.

Après le match, Kevin était resté un bon moment à l’Eden Park, bien sûr. Pour assister à la remise de la Coupe, etc. Un vent de folie avait soudain balayé la ville, et même le pays entier. C’était l’euphorie la plus totale. Kevin ne s’était jamais senti comme ça. Il dansait littéralement, serrait dans ses bras ses élèves, hurlait à tout moment. Après l’Eden Park, direction Myers Park, à Newton, pour fêter tout ça. Déjà, il fut difficile de s’y rendre, étant donné la foule massée dans les rues. La soirée était bien avancée quand Kevin, accompagné de Caylee – sans son petit frère, bien sûr – arriva au Myers Park. Il y avait déjà du monde, comment repérer ceux qu’on connaissait ? Kevin avait envie de se défouler. Une telle victoire, pour un passionné de rugby et des All Blacks (comme la plupart de Néo-Zélandais, d’ailleurs), devait se fêter dignement. Il commanda un verre de vodka à la barbe à papa, ainsi que ce que Caylee lui avait demandé. Il ne se remettait toujours pas de ses émotions.

« J’y crois toujours pas, c’est trop génial, trop… Trop géant ! Tu reconnais quelqu’un autour de nous, histoire qu’on puisse fêter ça en groupe ? »

☼ Intrigue 1 ☼

Nous étions le vingt trois octobre. Un jour comme les autres aux premiers abords bien que ce ne fut pas la cas. Plus exactement, ca aurait pu être un jour si il n'y aurait pas eu la finale de rugby. The Rugby World Cup. En clair, il s'agissait d'un jour spécial, d'un jour pas comme les autres, surtout pour Kevin. Il était aux environs des neuf heures lorsqu'il me réveilla. Je grognai d'abord, cherchant désespérément mon oreiller afin de me cacher dessous. Cependant, ces recherches furent vaines car l'oreiller en question s'était retrouvé sur le sol. Je râlai une nouvelle fois sous les rires de mon copain puis décidai de me lever non sans difficultés.

La journée passa à une vitesse folle. Nous nous étions préparés puis Kevin et moi même étions allés chercher son frère pour aller manger un bout. Nous passâmes la majeure partie de l'après midi près du lieu où se déroulerait le match Nouvelle Zelande - France. Avant de rencontrer Kévin, je n'étais pas une amatrice de sport, y comprit de rugby. Aujourd'hui, aller voir un match, celui ci en particulier, me plaisait. Bien qu'il fut encore tôt, il y avait déjà du monde. Une chance que nous ayons pris ces billets bien longtemps à l'avance.

Sans crier garde, une bande de jeunes déboula dans notre direction. A en juger le sourire de mon petit ami, je devinai sans les avoir vu de près, qu'il s'agissait tout simplement de ses élèves. Tout de suite, ils nous saluèrent puis attendirent patiemment en notre compagnie. J'admirai le coeur que Kevin mettait dans son job, il le passionnait et c'était magique.

Le match se finit dans une euphorie des plus sensationnelle. Les All Blackes venaient de gagner 8 à 9. Nous étions restés un petit peu plus longtemps afin de voir la remise de cette coupe. Je jetai un coup d'oeil au grand blond à mes cotés. Ce dernier avait des étoiles dans les yeux et un sourire immense. Cependant, nous finîmes par sortir du stade et nous marchâmes jusqu'au Meyers Park. Ici aussi, il y avait foule. J'attrapai la main de Kevin et le suivis.

« J’y crois toujours pas, c’est trop génial, trop… Trop géant ! Tu reconnais quelqu’un autour de nous, histoire qu’on puisse fêter ça en groupe ? »

Je lançai des regards autour de moi puis aperçu quelques têtes connues. Je tentai de les citer au dessus de ce brouhaha festif.

« Regarde ! Il y a Aidhàn. » Dis je en apercevant mon meilleur ami. « Hum.. Je crois que c'est Julian la bas, avec je ne sais pas qui et.. Oh pas elle ! » dis-je en voyant cette fois ci Juliet Lila avec qui une séance photo précédente ne s'était pas déroulée comme prévu.

Julian & Aidhàn

Cela faisait si longtemps que j’attendais sa et aujourd’hui, enfin, la Nouvelle-Zélande pouvait exhausser le rêve de milliers de Néo-Zélandais. Mais pour cela il fallait qu’elle gagne face à la France et ce ne serait pas une tâche bien facile mais j’avais confiance en l’équipe de mon pays, je savais qu’ils pouvaient gagner, je le savais mais arriveraient-ils eu aussi à en être certain ?

Ayant conscience que malgré qu’il y ait ce match super important le soir même, je ne pouvais pas ne pas aller travailler. J’avais peu de travail au studio donc si j’y allais de bonne heure, j’aurais fini pour midi avec de la chance. Il était huit heures lorsque je commençai à travailler. Mon esprit n’était pas du tout présent. Il était plutôt entrain de s’imaginer comme il allait faire la fête pour fêter la victoire de la Nouvelle-Zélande. La matinée fût longue ainsi mais heureusement je finissais le travail à treize heures. Je passais la journée à traîner à droite et à gauche, histoire de faire passer le temps jusqu’à dix-sept heures. Je décidai de me rendre à la plage pour me détendre un peu. Je restai sur le rivage à regarder l’horizon s’étaler à perte de vue.

Une fois dix-sept heures, j’arrivai déjà devant ma villa. Tout était réglé comme une horloge et ainsi j’étais sûre d’arriver en avance à l’un des endroits où avait été installé un écran géant pour suivre le match. Je pris des vêtements plutôt simple et classe dans la penderie. Il fallait qu’ils soient passe-partout afin de pouvoir aller faire la fête si jamais on gagnait ce soir face à la France. J’emmenai mes affaires à la salle de bain afin de prendre une douche. Une fois prise, je me parfumai et me coiffais afin de faire des ravages en cas de soirée prolongée. J’arrivais de bonne heure devant l’écran. Il y avait déjà beaucoup de monde et le match ne commençait que dans 2h. Je pris donc mon mal en patience en discutant un peu avec les personnes autours de moi.

Lorsque le match commença la foule était déjà bien enjouée. Je sentais que cela allait être un excellent moment à passer. Le match fût rude, la France ne laissant pas la Nouvelle-Zélande gagner. Mais heureusement, après 80 minutes d’attente interminable, la Nouvelle-Zélande venait d’être sacrée championne du Monde de Rugby 2011. Toutes les personnes présentent à mes côtés partageaient la même joie que moi. Les cris fusaient dans tous les sens, ainsi que les pétards et les feux d’artifice. Je me posai, réfléchissais où j’allais pouvoir aller faire la fête et s’est alors que j’entendis un groupe de jeunes. Ils disaient qu’une soirée était entrain de s’organiser au Myers Park. C’était décidé, j’allai aller au Myers Park fêter dignement la victoire de mon pays. Arrivé sur place, la fête était déjà bien lancée. Je savais que la soirée aller être sympa.

Kevin avait attendu la Coupe du Monde pendant des lustres. Il s’était tenu informé plus d’un an auparavant, commençant à réserver les places. A partir du dernier hiver, c’était devenu un sujet de conversation phare entre lui et ses potes, mais aussi lui et ses élèves. Pendant la Coupe du Monde, Kevin avait suivi chaque match, lu attentivement la presse, fait des pronostics. Bref, on connaît rarement aussi impliqué. Un peu fana, sans doute. Mais le fait était que Kevin était un passionné de rugby. Certes, c’est assez répandu en Nouvelle-Zélande, mais à différents degrés. Kevin était quand même coach de rugby dans un lycée. Il avait partagé pas mal de la Coupe du Monde avec ses joueurs. C’était toujours bien de le faire entre passionnés. Et là, le résultat était tombé, atteignant les espérances les plus folles de Kevin, et de tous les Néo-Zélandais. Pour quelqu’un comme lui, c’était tout à fait exceptionnel. Un événement à fêter dignement.

Voilà donc comment Kevin s’était retrouvé à Myers Park pour fêter une telle victoire, avec sa petite amie, Caylee. Il avait de la chance parce qu’elle s’était montrée plutôt compréhensive avec lui, parce qu’elle savait ce que ça représentait pour lui. Et là, l’euphorie était carrément indescriptible. Le pays n’allait pas dormir de la nuit, c’était absolument certain. Le rugby, ici, c’était carrément mythique. Pas mal de gars apprenaient à en jouer alors qu’ils venaient à peine d’apprendre à marcher. A peu près tout le monde y jouait pour le fun, peu étaient ceux qui réussissaient à percer, au milieu d’autant d’excellents éléments. Quoi qu’il en soit, c’était le rêve de la nation qui se réalisait en ce dimanche 23 octobre ; il y avait une ambiance d’enfer. Caylee avait commencé à énumérer ceux qu’elle connaissait et qu’elle voyait dans le coin. Aidhàn, Julian, et une autre qu’elle n’avait visiblement pas envie de voir.

« C’est qui ? »

Kevin avait du mal à avoir autour de lui, la fête battait son plein. Il but une gorgée de vodka avant de tenter de faire un signe à Aidhàn, avant de proposer à sa petite amie. Il tenait difficilement en place, il était bien trop excité pour ça.

« Tu veux qu’on aille le rejoindre maintenant ? »