La nuit venait de tomber depuis plusieurs minutes mais je ne l'avais pas remarquer. Une fois de plus, je partai en dernière du travail. Cela faisait peu de temps que je travaillais ici, en fait cela remontait à mon arrivée à Auckland, il y a quelques mois. En fait je voulais montrer à mes patrons qu'ils avaient bien fait de m'embaucher. Je ne manquais pas d'expérience au contraire mais j'aimais faire bonne impression concernant le boulot et puis au moins cela me permettait d'oublier. Je rangea donc ma pile de papiers et autres dossiers dans ma sacoche en cuir, mit l'alarme en route et ferma l'agence immobilière.

Je pris peu de temps à monter dans ma voiture, mis le contact et alluma mon autoradio comme à mon habitude pour éviter de m'endormir au volant bien que le trajet qui me séparer dans mon appartement était très court, je prenais mes précautions en mettant tout en oeuvre pour ne pas somnoler. La circulation était dense dans les rues de la ville, je regardais par la vitre pour savoir à quoi été du toute cette agitation et me rappela soudainement que le match du siècle avait lieu aujourd'hui. A voir le sourire des gens se promenant dans la rue et à entendre les exclamations de joie, je réalisa que notre équipe nationale avait ramené à la maison la coupe tant vénéré. Je n'étais pas ce qu'on pouvait appeler une fervente supportrice de rugby mais cela me faisait plaisir que nous les Néo-Zélandais, habitant d'un petit pays, soyons champion du monde.

Du coup, appelé par la ferveur extérieur, je me gara sur le bas côté pour me rendre dans le bar le plus proche qui se trouvait être, le Training Center, pour boire à la santé de nos champions. Et puis après tout, ce verre ou bien mes ces verres, je les avais bien mérité après la folle journée que je venais de passer. Poussant la lourde porte du bar, la chaleur m'envahit et je me surpris moi même en voyant qu'il y avait quand même pas mal de filles venu fêter notre victoire alors que le rugby était plutôt un sport masculin. L'ambiance était à son comble et la musique résonnait dans la grande pièce principale où de nombreuses personnes avaient déjà envahi la piste de danse. Mais avant de danser, je préféra prendre un rafraîchissement. Direction le bar où je m'installa sur l'un des tabourets haut attendant qu'un serveur soit disponible, pour me préparer une boisson corsée.

« Le sexe est une drogue. J’ai mes périodes de shoot et d’abstinence. »

J’avais eu pour permission de sortir de la base ; ce n’était pas toujours chose aisée, compte tenu de la situation à l’extérieure. Toutefois, cela fut accordé à tous les hommes pour qu’ils puissent profiter dignement de la soirée qui nous était gracieusement offerte. La Nouvelle-Zélande était championne du monde de rugby. Et pour cause, cela avait enjoué toute la région. Tous décidèrent de se retrouver dehors pour rendre hommage à une telle victoire sur la France. Un élan de patriotisme s’élevait dans certaines ruelles où l’on brandissait toute sorte d’artilleries concernant la Nouvelle-Zélande. Je ne pus réprimander un sourire du coin des lèvres qui se dessinait par vague, bien qu’encore fébrile.

Le temps n’efface aucune cicatrice. On apprend juste à supporter la douleur. Cependant, la mienne était encore trop vivace ; c’est pour cela que cette soirée me paraissait si douceâtre. Elle me permettrait d’oublier grâce à la ferveur de l’alcool et la chaleur nocturne des corps endiablés sur les pistes de danse.

Ainsi, je m’étais vêtu d’une chemise noire, légèrement ouverte, et d’un simple jeans. Être militaire avait ses avantages, du point de vue physique. On ne pouvait guère dire que je laissais indifférente certaines femmes – même des hommes. Ses yeux qui se posaient sur moi ne me donnaient toutefois pas envie pour l’instant. Je désirais surtout la compagnie d’une bouteille d’alcool bien forte.

Après m’être assuré que Fiona était gardée, je me suis dirigé vers un endroit quelconque. Le « Training Centre » semblait un endroit idéal. L’ambiance qui s’échappait de l’endroit donnait des airs de festivités étonnantes. Un sourire glacé se dessina sur mon visage lorsque j’entrai à mon tour. Mes yeux morts cherchèrent rapidement le bar, où je décidai de m’installer sans mégarde. Une jolie serveuse s’approcha de moi, fort séduisante. Décidément, on savait y faire ici !

« Un whisky sec double dose. »

Elle s’exécuta et me servit rapidement. Je pris le verre, frôlant sa main, avant de boire une gorgée du délicieux nectar qui ne tarderait pas à m’enivrer à mille lieux de là. Je redressai les yeux et eus encore une vision. Jailyn était là, me souriant amoureusement, avec son ventre rebondi. Je fermai les yeux, sentant l’amertume, et but d’une traite le reste de la boisson alcoolisée.