"Et si on donnait le boulot le plus ennuyant à la petite nouvelle ?!" Évidemment que c'est ça qui va arriver, c'est toujours ça qui arrive ! J'ai déjà nagé avec des requins, fait de la motoneige pour aller à l'école, plein de trucs complètement casse-cou, on me donne quand même les activités les plus ennuyantes, parce que je commence, je dois faire mes preuves. Il faudrait que je me laisse du temps, mais impatiente comme j'étais, du temps, je ne voulais pas trop en gaspiller à faire des activités avec des personnes qui n'en ont absolument rien à faire, comme ça allait être aujourd'hui.

Ce matin-là, on m'avait assignée de faire visiter un musée de la ville et un site archéologique à un vieux couple en vacances pour leur trente-cinquième anniversaire de mariage. Approchant la cinquantaine, soi-disant un peu chiant au téléphone. Peut-être me faisais-je une mauvaise idée - ou du moins, je l'espérais - mais je sentais que la journée allait être longue, parce que toutes les personnes qui auraient pu le faire pour moi avaient refusé ce contrat. Espérons juste qu'ils n'étaient pas radins...

Une fois que j'eus enfilé un short de sport noir, le t-shirt - quand même assez classe, je l'avoue - de l'agence de voyage, des chaussures de sport, un chapeau parce qu'il faisait plutôt chaud et le soleil tapait fort, et que j'eus pris mes affaires, j'attendis le chauffeur de la voiture qui allait nous transporter d'un endroit à l'autre durant la journée. Il arriva quelques minutes après, et je souris quand je me rendis compte que c’était un chauffeur avec qui j’avais déjà travaillé. Il n’était peut-être pas de mon âge, mais il était très sympathique, ne harcelait jamais les clients pour des pourboires, et avait toujours quelque chose à raconter pour détendre l’ambiance. Souvent, en plus de l’écouter, je devais traduire ses propos, puisqu’il ne parlait que français – il était originaire de France -, et un peu anglais, mais pas assez pour tenir une longue conversation. Au moins, si jamais les clients étaient aussi pénibles que je le pensais, il serait là pour me remonter le moral.

J’arrivai à l’hôtel. Je demandai si les deux clients étaient là, et je me fis dire qu’ils avaient demandé à ce qu’on aille les chercher directement dans leur chambre, au dernier étage de l’hôtel. Je dissimulai un soupir de découragement. Finalement, mon impression n’était pas mauvaise du tout, j’avais tapé droit dans le mile, à ce que je pouvais comprendre. Ce n’était pourtant pas compliqué, descendre à une heure précise pour partir quand des gens se déplaçaient pour vous, que vous ayez payé ou non…

Je demandai au réceptionniste le numéro de leur chambre, et je me rendis ensuite dans l’ascenseur. Je n’étais pas seule dans celui-ci, une autre personne était là, mais je n’y prêtai pas attention au début. Tout ce que je voulais, c’était me rendre à l’étage, aller prendre les clients, et commencer ma journée de travail officiellement. En fait, jamais je n’aurais pensé que ça prendrait plus de temps, monter quelques étages, jusqu’à ce que l’ascenseur bloque et les lumières se ferment. Ma réaction ne se fit pas attendre, quand je me rendis compte de ce qui se passa, je me mis à paniquer, et j’allai frapper contre la porte en essayant de dire :

- Il y a quelqu’un !? Aidez-moi !!

Je détestais paraître ridicule devant les gens, et ce, depuis toujours. Surtout quand je portais mon uniforme de travail, je m’assurais toujours de paraître professionnelle, ne jamais perdre patience, être calme et posée, histoire que personne n’aille porter plainte comme quoi une compagnie de l’agence de voyages était une écervelée. En fait, dans des circonstances normales, jamais, au grand jamais, je n’aurais réagi de cette façon, mais la situation présente me faisait perdre tous mes moyens, pour deux raisons distinctes, mais qui, réunies ensemble, me faisaient carrément paniquer.

Premièrement, même si ce n’était pas ma faute, si l’ascenseur ne repartait pas d’ici cinq minutes, je serais en retard pour l’excursion. En fait, j’aurais dû être en avance, si j’avais attendu les clients, comme d’habitude, à l’entrée de l’hôtel, il n’y aurait pas eu de problème. En fait, au bout du compte, je ne la sentais pas du tout, cette journée. Personne n’avait voulu prendre ce contrat, mise à part moi – parce que les nouveaux ne doivent rien refuser quoi -, je devais aller chercher les clients directement à leur chambre – signe de prétention pour moi -, et là, l’ascenseur bloque, on dirait presque un signe du destin pour que je n’aille pas travailler…

Ensuite, la raison majeure pour laquelle je paniquais autant, c’est parce que depuis l’âge de douze ans, j’étais claustrophobe. Je prenais l’ascenseur seulement quand j’étais obligée, comme dans le cas présent, où je n’aurais jamais pu monter tous les étages de l’hôtel à pied, parce que je craignais toujours que l’ascenseur se bloque, comme cela venait d’arriver. Déjà, quelques secondes après, quand je vis que taper dans la porte ne servait absolument à rien, que les lumières d’urgence venaient de s’allumer, je sentis des sueurs froides me parcourir le dos, ma respiration devenait plus irrégulière, comme si j’allais perdre connaissance. J’entendis à peine le jeune homme – qui avait environ mon âge – me dire qu’il allait appeler les secours. J’étais beaucoup trop occupée à faire les cents pas dans l’ascenseur tournant en rond parce que l’aller-retour était trop court à mon avis.

Je compris que le jeune homme n’avait eu aucune réponse quand il me dit que les secours « devraient » bientôt arriver. Je ne voulais pas qu’il y ait une possibilité, je voulais qu’ils arrivent, tout simplement ! Il me proposa ensuite de s’asseoir dans un coin en attendant. Un coin ?! L’ascenseur n’était pas assez petit comme ça !? Et puis, si je m’asseyais, j’allais commencer à pleurer dans mon coin, je le sentais, donc non merci ! Je préférai plutôt tenter de chercher une dernière solution au problème. En fait, j’en trouvai deux, rapidement, dans la panique. La première, ce fut de sortir mon téléphone portable, pour me rendre compte que je n’avais aucun réseau, peu importe à quelle hauteur je levais mon téléphone, où je le plaçais, ça ne fonctionnait pas.

- Il doit y avoir un moyen de sortir !? Ce n’est pas possible !

Ensuite, dans mon dernier état de panique, je me mis à appuyer sur tous les boutons de l’ascenseur, et en particulier celui d’urgence, il n’y avait rien à faire. Finalement, quand je me rendis compte que j’étais effectivement coincée, mais qu’en plus, je venais de passer pour une véritable idiote devant une personne que je ne connaissais même pas. La journée s’annonçait… magnifique ! En réalisant cela, je me laissai tomber assise par terre, je repliai mes genoux contre ma poitrine, baissai la tête, et je marmonnai :

- Au fait, la gourde devant vous, elle s’appelle Lexie…

Allez savoir pourquoi j’avais dit cela. Pour être humiliée encore plus ? Au moins, ça allait peut-être engager la conversation, qui sait ?

Il ne m’était jamais arrivé de faire une crise de claustrophobie dans un endroit public. Je n’étais pas sans savoir que cela pourrait m’arriver, parce qu’il y avait toujours des imprévus dans la vie, mais je tentais d’éviter ces situations, comme de prendre l’ascenseur, de peur que j’y sois coincée. Je laissais toujours la portière de la voiture où je me trouvais déverrouillée, pour avoir au moins une issue de sortie. En fait, cela ne m’avait pas vraiment servi la seule fois que j’avais eu un accident de voiture, j’étais tombée dans le coma après l’impact, donc je n’avais pas eu le temps de m’en rendre compte, et encore moins de sortir toute seule.

La seule fois que j’avais vraiment fait une crise avant aujourd’hui, c’était le jour où j’avais vraiment découvert que j’étais claustrophobe, quand mon frère m’avait enfermé dans ce placard et que je n’avais pas pu en sortir pendant de longues minutes. Mes parents avaient consulté un psychologue pour voir si je pourrais avoir un comportement bizarre par la suite. Cela n’avait jamais été grave, mais pour prévenir cela, quand j’avais fait des examens suite à mon accident de voiture, tout s’était fait dans des machines avec une ouverture, parce que ce n’était certainement pas l’endroit idéal pour faire une crise de claustrophobie.

Il faut dire qu’un ascenseur d’hôtel non plus ce n’était pas un endroit pour se mettre à faire une crise, mais mes sentiments l’avaient emporté sur mes pensées. Je pensais vraiment avoir fait une idiote de moi-même, mais au moins, le jeune homme – que je venais de voir un peu plus, et que je devais admettre, n’était pas moche du tout – ne semblait pas m’en vouloir, ou me trouver vraiment ridicule. Il se présenta même, me poussant à relever la tête pour le regarder dans les yeux et lui faire un petit sourire gêné avant de dire :

- Enchantée aussi, Cameron.

C’était probablement la première chose acceptable que j’avais réussi à dire depuis un petit moment maintenant. Et je me rendais compte que parler, cela me permettait d’un peu oublier que nous étions enfermés. Évidemment, pour que ça continue, il fallait que la conversation ne s’arrête pas net. Que pouvais-je vraiment dire à quelqu’un que je venais de rencontrer dans un ascenseur bloqué, qui m’avait vu paniquer, et qui était assez mignon en plus ? Je ne savais pas trop, et je ne le saurais jamais, parce que Cameron m’avait devancé en me posant une question, tout simple, à savoir ce que je faisais dans la vie. Je souris un peu, parce que je voyais qu’il ne semblait pas confortable, ou du moins, pas totalement, et je dis :

- Hystérique professionnelle… C’est moi qui entraîne les groupies dans les concerts rock.

Je laissai une toute petite pause, et je fis un nouveau sourire, avant de dire :

- Je déconne. Je suis guide touristique. Je venais chercher deux clients pour leur faire faire le tour de la ville. Je viens d’arriver ici… Et vous ?

J’eus un sourire en coin quand Aidhàn commença à me demander des questions sur mon emploi. Parler de ce que j’aimais faire le plus au monde, à savoir de voyager, montrer des coins de pays aux gens, cela me calmait automatiquement, peu importe la situation. Évidemment, cela ne voulait pas dire que je me sentais encore totalement à l’aise, mais cela me permettait de penser à autre chose, quelque chose de plus joyeux, et qui me donnait l’occasion de me rattraper sur le comportement étrange que j’avais eu un peu plus tôt, parce que, je devais l’avouer, je n’avais pas vraiment envie de donner une image ridicule de moi-même à mon interlocuteur. Peut-être parce que je ne voulais pas que notre relation se termine quand nous serions sortis de ce foutu ascenseur ?!

- Ce l’est, en effet. Malheureusement, pour l’instant, je n’ai pas assez voyagé à mon goût. Je suis allée au Mexique, au Macchu Picchu,à Las Vegas et en République Dominicaine, et je suis native d’Alaska. Je commence tout juste ce boulot, je découvre progressivement ce pays, et je l’adore déjà.

Je n’allais pas commencer à expliquer pourquoi j’étais ici, parce que non seulement, je ne connaissais pas assez le jeune homme ne face de moi pour faire cela, mais en plus, cela ne ferait que remonter de terribles souvenirs que je voulais oublier, et si jamais je commençais à les faire surgir dans un ascenseur alors que j’y étais coincée, j’étais vouée à une crise de panique pure et simple. En fait, je préférai écouter Aidhàn s’excuser de poser trop de questions. Je lui répondis par un simple sourire qui se voulait rassurant dans le cas présent, parce que dans la situation actuelle, je n’étais pas rassurée du tout. En fait, je voulais lui dire que ce n’était pas grave qu’il me pose autant de questions, parce que ça m’aidait, d’une certaine façon, mais il avait continué en me parlant de lui, en me disant qu’il était photographe et mannequin, et qu’il devait rencontrer son agent ce matin, mais apparemment, même évidemment, il allait être en retard. Sa remarque me fit sourire en coin, et je dis :

- Moi je devais venir chercher deux clients pour les emmener faire le tour de la ville, parce qu’ils ne voulaient pas attendre dans le hall… En fin de compte, ils avaient presque raison.

Je me montrais plutôt ironique dans le cas présent. En fait, si ce n’était pas moi qui étais montée, peut-être c’était eux qui seraient restés coincés dans l’ascenseur. Franchement, à l’idée que je me faisais de ce couple, je crois que j’aurais préféré cela. Par contre, il y avait quand même un point positif, que je soulevai en haussant les épaules et en regardant le jeune homme;

- Quoique… Cet incident n’a pas que des inconvénients…

Je rougis un peu. Allait-il penser d’une façon plus ou moins étrange, ou l’interpréter comme des avances ? D’accord, je trouvais Aidhàn assez charmant, mais je ne voulais pas qu’il se fasse des idées, surtout qu’en ce moment, sur le plan émotionnel, je ne m’étais pas encore vraiment remise de ma dernière rupture…

Je souris quand Aidhàn me parla du fait qu’il était toujours resté au même endroit durant sa vie. Même si ça ne ressemblait pas au mode de vie qui me convenait vraiment, je n’avais absolument rien contre cela. Personnellement, rester au même endroit tout le temps sans bouger, j’en serais incapable. D’ailleurs, je trouvais que j’étais restée à Juneau beaucoup trop longtemps. Malheureusement, les voyages que j’ai énumérés plus tôt ne duraient jamais plus de quelques semaines, semaines durant lesquelles je faisais tout pour tout apprendre du pays. C’était ça qui m’émerveillait dans le fait de voyager, à savoir de tout connaître sur les autres pays, les autres cultures. J’apprenais d’ailleurs progressivement à connaître Auckland, et je sentais que je pourrais vraiment m’y plaire, surtout si je rencontrais plus de gens sympathiques comme Aidhàn dans cet endroit.

Puis, je remarquai que mon interlocuteur avait marqué une pause volontaire quand il me dit qu’il était toujours demeuré à Auckland, sauf durant un moment dans sa vie. Je décidai de ne pas vraiment insister sur le fait. Par contre, cela me faisait comprendre que je n’étais probablement pas la seule à avoir des secrets, un dur passé. Je ne crois pas qu’il se serait arrêté si jamais c’était quelque chose de joyeux, ou du moins, c’était ce que je ressentais. Bien qu’il ne veuille pas me dire de quelle genre de période il s’agissait, chose que je respectais totalement, je sentais que si jamais nous gardions le contact après cet incident, nous pourrions tout nous expliquer, tout nous dire, et cela ne ferait que renforcer cette connexion qui était en train de s’établir. Pour le moment, je me contentai de dire seulement :

- Si jamais tu veux un jour voyager, je peux toujours être ta partenaire, guide, traductrice, comme tu veux !

Je lui fis un sourire en coin. Je voulais seulement détendre l’atmosphère, et j’avoue que progressivement, je commençais à me sentir moins énervée par l’idée d’être enfermée dans un ascenseur. En fait, j’y pensais de moins en moins, mon attention étant portée sur Aidhàn, qui ne semblait pas regretter non plus que nous soyons coincés dans cet endroit. J’avoue que cela me soulageait un peu, parce que je croyais être passée pour une véritable débile il y a quelques instants quand j’avais fait cette crise de panique. Il allait même à en remercier ces personnes qui nous attendaient à leur étage respectif de ne pas avoir pris l’ascenseur et que le destin ait fait que ce soyons nous qui soient coincés. Cette remarque me fit sourire de plus belle, parce que je comprenais que cette appréciation que j’avais pour le jeune homme, elle était réciproque, d’une certaine façon. Je dis :

- Oui, moi aussi. Mais ce que j’espère, c’est que notre rencontre ne durera pas seulement le temps de prendre un ascenseur.

Je rougis un peu. Oui, j’avoue, je ne voulais pas vraiment que ça s’arrête. D’accord, nous n’étions pas encore sortis de là, mais quand nous serions sortis de là, je ne voulais pas que nos chemins se séparent, et qu’on ne se revoit plus jamais, sauf par le fruit du hasard, chose qui pourrait difficilement arriver, considérant le fait que nous n’étions pas du tout dans le même domaine professionnel.

J’étais une passionnée de voyages. Dès qu’on me proposait d’aller quelque part, que ce soit proche ou loin, j’étais prête à partir. Certaines personnes ne semblaient pas comprendre que parfois, certaines merveilles se trouvaient dans la ville où ils étaient, juste sous leur nez. Heureusement, moi, j’étais en train de le découvrir, ici, à Auckland, et à chaque jour, je découvrais des choses intéressantes dans des endroits que je n’aurais jamais cru trouver si passionnants tout à coup. Par contre, cela ne changeait en rien l’idée de partir très loin, découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux paysages. Évidemment, cela avait été un peu gênant de lui proposer cela, mais d’un autre côté, c’était ma profession, ma passion, et même si je venais de le rencontrer, il semblait connaître plus de choses sur moi que certaines personnes qui me connaissaient depuis des années.

- Oh avec plaisir ! Et puis, je ne suis pas limitée à deux langues, tu sais ?

Voilà comment je faisais sous-entendre qu’en réalité, je ne parlais pas deux langues, mais plutôt quatre. L’anglais était ma langue maternelle, puis, par après, j’avais appris le français, l’espagnol et le portugais. Par contre, je n’allai pas plus loin, parce que ce n’était pas du tout mon genre de me vanter. Je me surpris plutôt à rougir un peu quand je vis qu’Aidhàn me regardait. Cela me flattait beaucoup, étrangement d’ailleurs. Encore plus étrange, c’est que quand j’entendis les bruits qui signifiaient que les secours venaient d’arriver, j’étais presque déçue. Ma rencontre avec Aidhàn avait finalement réussi à prendre le dessus sur ma phobie des endroits fermés. Je lui fis un sourire en coin un peu triste, et je lui dis :

- Je crois que malheureusement, c’est le dur retour à la réalité…

Je soupirai légèrement. Plus les secours travaillaient sur la réparation de l’ascenseur, moins j’avais envie d’en sortir. J’avais toujours cette impression amère par rapport à mes prochains clients qui ne voulait pas s’estomper, et si jamais ils étaient aussi désagréables que je le pensais, alors je ne serais certainement pas accueillie de façon très enthousiaste quand j’arriverais à leur suite. J’en craignais même que s’ils étaient très désagréables, ils annulent leur sortie, et que je perde non seulement un contrat, mais en plus, de l’estime dans la compagnie de voyage pour laquelle je venais tout juste d’être embauchée. Par contre, au moins, quelque chose venait me redonner le moral, et c’était le fait que j’avais rencontré Aidhàn. D’ailleurs, je n’avais vraiment pas envie que ce soit la seule fois que nous allions nous croiser. Pourtant, je me sentais vraiment gênée de lui demander si nous pourrions nous revoir. Je m’en mordis la lèvre, et finalement, je lâchai, en un seul souffle;

- Tu crois que… enfin, ça se peut que tu me prennes pour une cinglée, mais… qu’on pourrait… peut-être… échanger nos numéros ?